CD 1

La rivière Khökh sal

Improvisation / khöömii de nez (khamryn khöömii), khöömii de palais (tagnain khöömii), khöömii de lèvres (uruulyn khöömii).

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, flanc oriental du mont Jargalant, Chandmani, province de Khovd, 10/08/2009.

Les légendes rapportent que le khöömii vient de l’imitation du souffle du vent, des chants d’oiseaux et de l’écoulement de l’eau. Assis sur un rocher, Tserendavaa imite le courant et le clapotis d’une rivière de son pays natal (nutag) pour montrer un exercice essentiel de l’apprentissage : écouter la nature, dialoguer et se mesurer à elle afin de mieux construire sa propre technique vocale. Après une entrée en khöömii de nez (khamryn khöömii) jusqu’à 0’22, il alterne entre deux techniques de modulation : khöömii de palais (tagnain khöömii) où les trilles évoquent l’eau, et khöömii de lèvres (uruulyn khöömii).

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Extrait du film Maîtres de chant diphonique :
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Parcours diphonique

Apprentissage dans le cadre pastoral par l’imitation de ses maîtres et modèles. Depuis les années 1980, il joue dans le monde entier.

Pratique musicale

Sept techniques de khöömii: uruulyn khöömii (khöömii de lèvres), tagnain khöömii (khöömii de palais), bagalzuuryn khöömii (khöömii de gorge), khamryn khöömii (khöömii nasalisé), tseejnii khöndiin khöömii (khöömii de poitrine), khargia khöömii (khöömii profond), et khosmoljin khöömii (khöömii combiné), luth tovshuur, vièle cheval morin khuur et vièle ekel.

Particularité

Créateur de la technique khosmoljin dans la tradition khöömii. Membre du groupe “Jargalantyn tsuurai” (avec R. Davaajav), l’un des premiers ensembles de khöömii en Mongolie. Il est parmi les rares diphoneur à avoir conservé un mode de vie nomade et une pratique professionnelle du chant diphonique. Il transmet sa tradition à ses enfants, aux nomades de sa région, ainsi qu’à de nombreux étrangers sur place et lors de ses tournées. L’un de premiers diphoneurs à enseigner aux femmes.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Dörvön Berkh, Four Shagai Bones, Masters of Mongolian Overtone Singing (PAN 2100, 2010, Pan Records)
  • Mongolie, Chants et Morin Khuur (C 560224, Ocora Radio France, 2009)
  • Where Rivers and Mountain Sing. Sound, Music, and Nomadism in Tuva and Beyond (2006, Bloomington, Indiana University Press)
  • Tungalag Buyant (MOCN-0202, 2002, Japon)
  • Mongol Nutgiin Calxi (MOCN-0102, 2001, Japon)
  • The spirit of the steppes: Throat-singing from Tuva and beyond (Nascente NSCD 058, 2000, Londres)
  • Jargalant Altai. Xoomii and other vocal and instrumental music from Mongolia (Pan 2050CD, 1996, Pan Records)
  • Mongolie: Musique et chants de l’Altai (Orstom-Selaf Ceto 811, 1986, Paris)

Voir d’autres projets de Tserendavaa :

Le courant de la rivière Eeven

Mélodie trad. / kharkhiraa.

Inédit. Archive sonore de la Radio publique nationale de Mongolie, Fonds de circulation, bande n°32958, enr. à la radio le 03/07/1983.

Parmi les légendes, il se dit que c’est en imitant les flots de l’Eeven (aussi Eeviin ou Eev) que l’on aurait créé le khöömii. La localisation de cette rivière est mystérieuse et les hypothèses sont nombreuses. Selon le diphoneur touva Papizan (CD1-3, 4), elle se trouverait en Chine, juste derrière les montagnes Tavan Bogd (province mongole de Bayan-Ölgii). Un certain Baldan lui raconta qu’autrefois le khöömii y était utilisé pour chasser les animaux, en imitant le brame du cerf. Dans les archives sonores existant en Mongolie, la notice de cet enregistrement reste la première à mentionner le kharkhiraa. Selon Jigden, un ami diphoneur d’enfance, Tserendorj l’aurait appris au début des années 1940 des voisins touvas. Il employait le terme local de khargia pour kharkhiraa et diphonait aussi le khöömii sifflé et shogshoo khöömii, une technique rythmique rappelant le trot du cheval.

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Particularité

Premier enregistrement des archives sonores mentionnant l’existence du kharkhiraa en Mongolie.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Appel chamanique

Improvisation / sygyt (khöömii sifflé), guimbarde khomus.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, chez D. Batsükh, Tsengel, province de Bayan‑Ölgii, 01/09/2015.

À la figuration de la nature s’ajoute l’évocation des esprits. Si la guimbarde en fer (tömör khuur en mongol, khomus en touva) reste l’apanage des chamanes, elle est aussi pratiquée par les gens ordinaires. Avec la réalisation d’un bourdon et un jeu mélodique harmonique commun au khöömii, pour Papizan, maître de khöömii touva d’obédience chamaniste, cet instrument est lié à la nature : se retrouvent les sons de l’eau (rythme régulier et ornementé d’un trille produit avec la langue) et de la montagne (rythme lent répétitif). Rare sont les personnes à maîtriser le jeu simultané de la guimbarde et du khöömii. Cette pièce purement musicale décrit la transe d’un chaman.

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B. Papizan – Б. Папизан / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол:
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Master Class Khöömi – Papizan Badar & Johanni Curtet :
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Parcours diphonique

Apprentissage autodidacte, inspiré par Baldan, un doyen de sa communauté.

Pratique musicale

Plusieurs techniques de khöömii touva : uulyn kharkhiraa (khöömii profond de montagne), khöömii, isgeree (khöömii sifflé), ayany khöömii (khöömii de voyage), golyn khöömii (khöömii de rivière), flûte tsuur, luth tovshuur, vièle ekel. Luthier.

Particularité

Représentant du chant diphonique touva en Mongolie, il enseignait le khöömii et les instruments traditionnels aux enfants de l’école secondaire de son village, ainsi qu’aux adultes.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Voir d’autres projets de Papizan :

Kharkhiraa de montagne & Improvisation touval

Improvisation & chant trad. / kargyraa, chant, khöömii, sygyt, luth toshpuluur.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, chez D. Batsükh, Tsengel, province de Bayan‑Ölgii, 01/09/2015.

Le kargyraa (kharkhiraa en mongol) est une spécialité des Touvas. Papizan commence en rappelant la puissance et la profondeur de la montagne, puis enchaîne sur une louange destinée au khöömii, aux montagnes, à l’eau et à la mère. Il chante : « Je n’abandonnerai jamais mon khöömii, je le mets dans une sacoche et le porte sur mon dos. Je n’abandonnerai jamais mon sygyt, je l’empaquète et le porte sur mon dos. (…) Je n’abandonnerai jamais mon kargyraa, je le mets dans un sac et le porte sur mon dos ». Le sygyt est le « khöömii sifflé » touva et correspond donc à l’isgeree khöömii mongol sur le plan de la modulation, mais le timbre et l’intensité recherchés en sont différents.

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Papizan & Batsükh / Папизан, Батсүх хоёр / TEASER :
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DDB2016 – BRUNCH – Chant diphonique mongol – Dimanche 3 avril 2016 :
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Parcours diphonique

Apprentissage autodidacte, inspiré par Baldan, un doyen de sa communauté.

Pratique musicale

Plusieurs techniques de khöömii touva : uulyn kharkhiraa (khöömii profond de montagne), khöömii, isgeree (khöömii sifflé), ayany khöömii (khöömii de voyage), golyn khöömii (khöömii de rivière), flûte tsuur, luth tovshuur, vièle ekel. Luthier.

Particularité

Représentant du chant diphonique touva en Mongolie, il enseignait le khöömii et les instruments traditionnels aux enfants de l’école secondaire de son village, ainsi qu’aux adultes.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Voir d’autres projets de Papizan :

L’éveil du cœur & Les dix doigts de la main

Chanson composée par G. Daramzagd (1930‑1980) & chant court trad. / khöömii de lèvres (uruulyn khöömii).

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, sous la yourte de Mangaljav, Tes, province d’Uvs, 12/08/2015.

En khöömii, la mélodie est réalisée en principe le temps d’un souffle. Selon les anciens, lorsque l’on sait diphoner un air, il est possible de tout diphoner. Éleveur nomade, Mangaljav a toujours aimé les chansons à la mode dans sa jeunesse comme celles d’aujourd’hui, qu’il s’agisse des chants traditionnels ou de la variété. Il reprend ici l’air d’un chant composé à la période soviétique et enchaîne sur un chant court. Son style se caractérise par un souffle long, un timbre vocal riche et le recourt aux lèvres pour la modulation (uruulyn khöömii), non cadré par les conventions du milieu professionnel. Contrairement à la plupart des diphoneurs de sa génération, à l’âge de 72 ans, Mangaljav a su conserver toute sa santé vocale. En dehors des habitants de Tes, si l’ethnomusicologue C. Pegg n’avait pas mentionné Mangaljav dans un ouvrage en 2001, peut-être que personne d’autre n’aurait eu connaissance de son talent.

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L. Mangaljav – Л. Мангалжав / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
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Parcours diphonique

Autodidacte. L’envie d’apprendre le khöömii lui est venue après avoir entendu son oncle Sezen diphoner en gardant les vaches.

Pratique musicale

Khöömii

Particularité

Mangaljav diphone les mélodies qu’il aime, même s’il ne connaît pas les chants entièrement.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Chanson d’amour

Chanson composée en 1959 par S. Gonchigsumlaa (1915‑1991) / khöömii.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, dans la maison de Mönkhsanaa, Gachuurt, est d’Ulaanbaatar, 22/09/2015.

Dès 1958, Mönkhsanaa fait partie des premiers diphoneurs à apprendre en imitant les enregistrements diffusés à la radio. À l’instar des Bayad, on retrouve un souffle long et un timbre de voix pressée resserrée. Autrefois, il parvenait à diphoner 3 couplets d’un trait durant 1 minute. Bien qu’il ne donne pas de nom spécifique à sa technique, il utilise une position de langue placée « en bas » de la bouche – sans doute le procédé le plus ancien pour moduler. Sa particularité diphonique réside dans la précision des notes et ornementations fidèles aux contours mélodiques de la chanson. La mélodie choisie est celle avec laquelle il a remporté son premier prix de chant à l’école primaire en 1958, puis une médaille d’argent au Festival des arts traditionnels d’Ulaanbaatar en 1983. Ayant depuis arrêté de participer aux concours, conservant discrètement le chant diphonique dans une pratique quotidienne près de son cheptel, Mönkhsanaa a été oublié du milieu du khöömii actuel.

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Ch. Mönkhsanaa – Ч. Мөнхсанаа / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
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Parcours diphonique

Commence à apprendre le khöömii en 1958 à l’âge de 10 ans, en imitant un enregistrement diffusé à la radio. Il perfectionne sa pratique auprès de son cheptel.
Il a enseigné le khöömii à ses deux fils (qui n’ont pas fait carrière avec) et O. Otgonkhüü.
Il participe aux concours de chant traditionnel jusqu’en 1983.

Pratique musicale

Khöömii a cappella. Il connaît une vingtaine de mélodies.

Particularité

Recherche de la précision des notes et ornementations de la mélodie diphonée. Quand il diphone, Monkhsanaa pense à la mélodie telle qu’elle est chantée et il exprime cela par l’ornementation mélodique qui suit les courbes du chant. Aujourd’hui, il constate que le contour mélodique est là mais sans la subtilité de l’ornementation et les replis du chant.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Jargalant Altai. Xöömii and other vocal and instrumental music from Mongolia (Pan 2050CD, Pan Records, 1996)

Message de Mönkhsanaa pour le futur

« Le khöömii est un art traditionnel né du peuple. Il faut le développer. Si tout le monde ne peut pas l’apprendre, au moins que la moitié l’apprenne. Il faut garder le côté traditionnel, c’est important. Si l’on perd la racine, cela disparaîtra. »

Mont Bayankhairkhan & (nom d’un personnage)

Chanson composée par Ch. Baldan & chant court trad. / démonstration de techniques diphoniques : khöömii aigu de l’Altaï, khöömii rythmique de bouche, khöömii de palais trillé, kharkhiraa sifflé, khöömii aigu de nez, kharkhiraa de nez, khöömii combiné, khöömii droit.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, mont Jargalant, Chandmani, province de Khovd, 22/08/2015.

Le khöömii prend place dans la vie des pasteurs nomades : en gardant les troupeaux, debout, assis, à cheval ou à moto, pendant un déplacement ou une pause sur la steppe. Dernier fils du maître Tserendavaa (CD1-1, 21 ; CD2-2), Khash-Erdene reprend la mélodie d’un chant local en Altain shingen khöömii (khöömii aigu de l’Altaï) puis à partir de 2’, sur l’air d’un chant court, réalise un thème et des variations faits d’une succession de techniques : 1. Altain shingen khöömii ; 2. amny tsokhilgotoi khöömii (khöömii rythmique de bouche) à 2’17 ; 3. tagnain khöömii (khöömii de palais trillé) à 2’34 ; 4. isgereetei kharkhiraa (kharkhiraa sifflé) à 2’52 ; 5. khamryn shingen khöömii (khöömii aigu de nez) à 3’10 ; 6. khamryn kharkhiraa (kharkhiraa de nez) à 3’28 ; 7. khosmoljin khöömii (khöömii combiné) à 3’47 ; 8. shuluun khöömii (khöömii droit) à 4’06.

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Ts. Khash-Erdene – Ц. Хаш-Эрдэнэ / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
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Parcours diphonique

Apprend le khöömii dès l’âge de 8 ans avec son père D. Tserendavaa à Chandmani.
À partir de 2012, il suit l’enseignement de B. Odsüren et S. Zagd-Ochir à l’Université des arts et de la culture à Ulaanbaatar. Il en sort diplômé diphoneur professionnel en 2016.

Pratique musicale

Khasha-Erdene pratique aussi la vièle morin khuur, le luth tovshuur, la flûte tsuur. Il connaît une trentaine de chants traditionnels, avec la vièle une dizaine de chants de louanges (magtaal) et 5 autres avec le tovshuur. Depuis 2015, il s’initie à l’épopée (tuuli) avec B. Odsüren.

Particularité

Khöömii situé dans un registre de ténor avec une couleur claire. Il conserve le khosmoljin khöömii de son père, l’isgeree khöömii d’Odsüren et le kharkhiraa de Zagd-Ochir.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Mélodies de tsuur

Mélodies trad. / flûte tsuur.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, dans l’appartement de Baatarjav, Ulaanbaatar, 17/09/2015.

Baatarjav est flûtiste et barde dans le respect de son ancienne lignée. Partageant une origine commune au khöömii avec la légende de la rivière Eeven (CD1-2), la tsuur se joue d’un « jeu diphonique » : bourdon vocal pressé, jeu de la flûte et son du souffle simultanés. Baatarjav en présente une suite mélodique avec les extraits des pièces suivantes : 1. Ikh tergel, 2. Tsog süld, 3. Eeviin gol, 4. Eeviin dolgion, 5. Galyn tenger, 6. Tsagaan ingen, 7. Deed chilger, 8. Oroo tsokhilgont usan. Il est intéressant de constater que le khöömii s’appelle khooloin tsuur (litt. « instrument/flûte de gorge ») chez les Uriankhai du Xinjiang et que leur répertoire, constitué de 13 pièces, est le même que celui de la flûte tsuur. Aujourd’hui la trace restante en Mongolie ne concerne que cette flûte.

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Parcours diphonique

Né dans une famille de bardes depuis au moins 4 générations, il apprend en gardant le bétail. Enfant, il observe le tsuurch Avirmed qui fabriquait et jouait pour les esprits de la nature.
Il perfectionne sa pratique de la flûte avec son père et 3 professeurs : Yadmaa, P. Narantsogt, et Erdesh au Xinjiang.
Il apprend aussi le khöömii à l’école secondaire vers l’âge de 9 ans.

Pratique musicale

Son père lui offre un luth tovshuur et l’encourage à apprendre l’épopée (tuuli). Baatrajav apprend avec lui et le grand barde Choisüren.

Particularité

Baatarjav fait la synthèse des savoirs faire de son père et de Choisüren.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

(nom d’un personnage)

Chant long trad. / chant, sifflement, Altain shingen khöömii (khöömii aigu de l’Altaï).

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, sous une yourte, Chandmani, province de Khovd, 21/08/2015.

Dans cet enchaînement du chant au sifflement puis au khöömii, Davaajav montre comment la mélodie d’un répertoire habituellement chanté peut être interprétée autrement. Le chant long prend place dans les cérémonies domestiques dans lesquelles le chanteur développe de nombreuses techniques ornementales et couvre plusieurs registres vocaux. Les éleveurs nomades comme Davaajav se plaisent aussi à reproduire ce type de mélodie en sifflant près des troupeaux. Par temps chaud, le sifflement doit forcément se faire en extérieur car il peut appeler le vent et son esprit. Mais pour la captation, la prise a exceptionnellement eu lieu sous une yourte. Peu de gens diphonent les chants longs car l’étendue de leur tessiture est difficile à couvrir avec la modulation. La technique aux fines ornementations de Davaajav, Altain shingen khöömii (khöömii aigu de l’Altaï), a la particularité d’être employée pour les longs airs mélodieux. Son timbre est doux, car il presse peu la gorge.

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R. Davaajav – Р. Даваажав / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
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Parcours diphonique

Initiation avec son frère ainé Namjil et le grand maître Sundui. À joué dans nombreux pays. Il transmet le khöömii à ses deux fils, sa communauté et quelques élèves étrangers.

Pratique musicale

Plusieurs techniques du khöömii : tseejnii khöndiin khöömii (khöömii de poitrine), nariin khöömii (khöömii aigu), khargia khöömii (khöömii profond), khamryn khöömii (khöömii nasalisé), luth tovshuur.

Particularité

Membre du groupe “Jargalantyn tsuurai” (avec Tserendavaa), l’un des premiers ensembles du khöömii en Mongolie. Berger, il est parmi les rares diphoneurs à avoir conservé un mode de vie nomade et une pratique professionnelle du chant diphonique.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Jargalant Altai. Xoomii and other vocal and instrumental music from Mongolia (Pan 2050CD, 1996, Pan Records)

Voir d’autres projets de Davaajav :

La steppe des quatre saisons

Chanson composée par L. Mördorj (1919‑1996) / Altain shingen khöömii (khöömii aigu de l’Altaï).

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, chez Batzayaa, ville et province de Khovd, 16/08/2015.

Développée par de nombreux compositeurs de musique classique mongole, la chanson composée (niitiin duu) fut en vogue à la période soviétique. Certains airs devinrent si connus qu’ils intégrèrent même le rang des chants traditionnels (ardyn duu). Par ce biais, ils font désormais partie du répertoire du khöömii. Écrite à partir d’un poème de D. Pürevdorj, cette composition de L. Mördorj est originalement interprétée par un(e) chanteur(euse) accompagné(e) d’un orchestre. Ici la reprise est exécutée le plus simplement possible, avec le khöömii aigu de l’Altaï. Diphoner est loin d’être une exclusivité professionnelle. Nombreuses sont les personnes à le pratiquer pour le plaisir, dans la vie de tous les jours, sans en faire une activité spécifiquement spectaculaire et lucrative. C’est le cas de Batzaya, fils de Davaajav (CD1-9), qui livre ici sa mélodie favorite. Cet enregistrement montre la qualité de transmission du timbre diphonique familial, conservé à l’identique. Bien qu’il y ait les gènes dira-t-on, le résultat du timbre est lié à l’écoute et joue un grand rôle dans la construction vocale du khöömiich.

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D. Batzayaa – Д. Батзаяа / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
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Parcours diphonique

Apprend le khöömii avec son père R. Davaajav à l’âge de 15 ans. Pratique personnelle non professionnelle du chant diphonique.

Pratique musicale

Khöömii a cappella.

Particularité

Conserve le timbre de son père presque à l’identique.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Chant de louange à l’Altaï

Extrait d’une louange trad. / chant, khöömii de lèvres (uruulyn khöömii), luth tovshuur.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, sous la yourte d’Enkhbalsan, ville et province de Khovd, 21/04/2007.

Autrefois, aux épopées de l’ouest de la Mongolie préludait un magtaal, pour apaiser les esprits des lieux avant le début du récit épique. Le khöömii y était rarement intégré. Altain magtaal existe aussi dans une forme à part comme celle-ci. Avec la spectacularisation du chant diphonique, Altain magtaal est devenu un tube. Cette version du barde Enkhbalsan a été enregistrée quelques mois avant sa disparition. Il y intègre de courts passages en khöömii de lèvres (uruulyn khöömii). Dans le passé, les Zakhchin appelaient leur pratique « bugyn khöömii » (khöömii du cerf). Ya. Jargal, la mère d’Enkhbalsan, expliquait que cette technique imitait le brame du cerf. À ce propos, un neveu, Erdenebüren, se rappelle que le khöömii était exécuté avec des pauses, comme l’émission vocale agiralt employée par les chasseurs pour attirer les cervidés. Selon lui, pour les Zakhchin, l’origine du khöömii est bien liée aux cris de chasse, même si l’on diphonait aussi une version de la mélodie légendaire Eeven golyn ursgal (CD1-2).

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Parcours diphonique

Bercé par les mélodies diphoniques de son père, Enkhbalsan apprend le khöömii dès le plus jeune âge. Issu d’une famille de musiciens, côté maternelle tous joueurs d’ekel, côté paternel tous siffleurs et chanteurs. Dans les années 1970, il s’initie à l’épopée avec le barde Vangir.
Quand la météo n’était pas bonne, avec peu de pluie et un mauvais pâturage, Enkhbalsan jouait l’épopée afin d’amadouer les esprits de la nature pour obtenir un temps favorable. Il se rendait dans des lieux sacrés pour pratiquer, comme les moines le feraient pour les rituels bouddhistes. L’épopée servait aussi pour les maladies, notamment en louant l’Altaï. En parallèle à cette pratique, sous période soviétique, Enkhbalsan était charpentier. Il remporte de nombreuses compétitions de musique traditionnelle, avec des chants de louanges composés. Il a transmis les chants de louanges et l’épopée à une quarantaine d’élèves ainsi que ses fils, mais ils ne l’ont pas conservé à son niveau.

Pratique musicale

Chants de louange (magtaal), épopées (tuuli), khöömii, luth tovshuur.

Particularité

Dernier barde des Zakhchin.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Mongolie. Chants kazakh et tradition épique de l’Ouest (vinyle 33 t. Ocora 558 660, 1986, réed. CD C580051, Ocora Radio France, Paris, 1993).

(nom d’un héros)

Extrait d’épopée trad. / shakhaa, isgeree khöömii (khöömii sifflé), luth tovshuur.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, dans l’appartement d’Odsüren, Ulaanbaatar, 19/09/2015.

Le professeur Odsüren a commencé par apprendre les chants de louanges et les épopées (tuuli) avec le musicien et conteur D. Jantsanchoï avant de s’intéresser au khöömii et d’en devenir le premier enseignant du système universitaire. Suite à l’inscription de l’épopée sur la Liste de sauvegarde urgente du patrimoine culturel immatériel à l’UNESCO en 2009, sa transmission a été intégrée au cursus du khöömii académique. L’insertion de passages en khöömii au sein des épopées est très rare et fait l’objet d’une recréation récente à travers la pratique des diphoneurs qui intègrent ce répertoire. Jangar comprend de nombreuses versions et des milliers de vers. Le texte relate les faits guerriers du héros éponyme, comme le combat entre les forces du bien et du mal. Dans cet extrait issu d’un récit Khalkh, Odsüren relate la vie de Jangar. Il utilise le khöömii sifflé pour exprimer la beauté de la nature et la joie de la fête. En guise de conclusion, Odsüren improvise sur la notion de verticalité et son lien avec le khöömii, comme pour approuver en musique un concept cher à ma recherche.

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Concert intégral au Musée du quai Branly (12/01/2013)


Avec l’aimable autorisation du musée du quai Branly :

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Parcours diphonique

Après avoir appris les chants de louanges (magtaal), il s’est orienté vers le chant diphonique qu’il aurait appris avec S. Myagmar. Son activité est essentiellement l’enseignement à l’Université des arts et de la culture et l’Université nationale de Mongolie, mais il participe ponctuellement à des concerts internationaux.

Pratique musicale

Douze techniques de khöömii, dont certaines sont de son invention: khargia khöömii (khöömii profond), gilsen khöömii, tsuurai khöömii (khöömii écho), üyelzsen tsuurai khöömii (khöömii écho trillé), shuluun tsuurai khöömii (khöömii écho droit), khamryn tsuurai khöömii (khöömii nasalisé droit), dorgio khöömii (khöömii gargarisé), kherkheree khöömii, isgeree khöömii (khöömii sifflé), dangildakh khöömii (khöömii rythmique monosyllabique), doshgiraa khöömii (khöömii labial vibré) et khosmoljin khöömii (khöömii combiné).
Il joue aussi de la vièle ekel, du luth tovshuur, des guimbardes khulsan khuur (en bambou) et tömör khuur (en métal) et pratique l’épopée (tuuli).

Particularité

Premier enseignant du chant diphonique au sein des établissements de l’éducation supérieure en Mongolie (Université Nationale de Mongolie, Université d’Arts et de Culture d’Oulan-Bator). Il enseigne le khöömii régulièrement en Bouriatie (Russie), en Mongolie-Intérieure (Chine) et en Europe lors de ses tournées. Il est l’un des premiers diphoneurs à enseigner aux femmes.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Dörvön Berkh, Four Shagai Bones, Masters of Mongolian Overtone Singing (PAN 2100, 2010, Pan Records)

Voir d’autres projets d’Odsüren :

Namjil le Coucou

Extrait d’une légende / chant, isgeree khöömii (khöömii sifflé), kharkhiraa, isgereetei kharkhiraa (kharkhiraa sifflé), luth dombra.

Inédit. Enr. et mixé par Ts. Uuganbaatar, studio Tengerton Music Productions, Nuremberg, Allemagne, 12/2015.

Les légendes (domog) chantées font partie du répertoire du khöömii. L’une des histoires les plus populaires retrace la création de la vièle à tête de cheval (morin khuur). Élève d’Odsüren (CD1-12), devenue l’une des premières diphoneuses professionnelles en intégrant l’ensemble Khukh Mongol en Allemagne, Ösökhjargal interprète une version accompagnée du dombra, un luth kazakh aujourd’hui prisé des musiciens mongols joué ici dans un accompagnement simple du chant. Repris dans un style déclamatoire réalisé d’une voix de gorge pressée (shakhaa), il est commode de passer de cette technique au chant diphonique. Tout comme les hommes, les femmes maîtrisent les styles principaux et la plupart des types de khöömii.

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“Voyage en Diphonie” – appel à participation au financement participatif (Bande annonce ) :
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Cycle Mongolie des Ateliers d’ethnomusicologie – Le chant des steppes – Genève – avril 2015 :
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Parcours diphonique

Apprentissage du khöömii avec B. Odsüren (sa deuxième élève féminine). Basée en Allemagne avec l’ensemble Khukh Mongol depuis 2001, elle se produit dans le monde entier. Elle transmet le khöömii à son fils.

Pratique musicale

Plusieurs techniques de khöömii : isgeree khöömii (khöömii sifflé), kharkhiraa khöömii (khöömii profond), isgereetei kharkhiraa (khöömii sifflé au khöömii profond), khamryn khöömii (khöömii nasalisé), luth tovshuur.

Particularité

La seule diphoneuse mongole qui représente le khöömii en Europe au niveau professionnel. Elle a fondé Khatan, un groupe féminin de musique traditionnelle mongole.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Best of Khukh Mongol Folk Art Ensemble (autoproduction, Allemagne, date inconnue)
  • Khukh Mongol, Minii nutag (LC 12455, 5Special, 2004)
  • Khukh Mongol, Chinggis Khaan (autoproduction, Allemagne, 2002)

Voir d’autres projets d’Ösökhjargal :

Cheptel à la pâture

Chèvres et moutons de la famille Tserendavaa, surveillés par son fils Khash‑Erdene (CD1‑7).
Bêles, béguètements, chevrotements, huchements et sifflements.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, mont Jargalant, Chandmani, province de Khovd, 22/08/2015.

Les diphoneurs mongols – et plus largement les musiciens traditionnels – sont particulièrement sensibles à leur environnement, que celui-ci soit naturel ou urbain, quels qu’en soient les paysages et sonorités. Cet extrait issu d’une journée habituelle d’un jeune berger à la pâture permet d’appréhender ce milieu, dans lequel il dialogue et dirige son troupeau par des sifflements (isgeree) et huchements (malyn uria duudlaga, litt. « appels d’animaux »).

Chant de louange à l’Altaï

Chant trad. arrangé par D. Luvsansharav (1926‑2014) en 1954 / chœur, khöömii.
Inédit. Archive personnelle familiale.

Piste audio extraite d’un film enr. à Ulaanbaatar, 1954. Avec l’aimable autorisation de Ts. Janchiv.

Enregistrement de khöömii rare, figurant parmi les plus anciens conservés en Mongolie, retrouvé grâce à l’ethnomusicologue A. Colwell. Il s’agit du moment où le khöömii a été présenté pour la première fois sur la scène d’un théâtre à Ulaanbaatar – étape fondamentale dans la constitution du khöömii vers sa forme spectaculaire. Pour les décades de Khovd à Ulanbaataar, le compositeur Luvsansharav, prépare un arrangement d’Altain magtaal. Un jour de 1954 lors d’une répétition, Tsedee, un jeune élève acteur, vient lui montrer ce qu’il sait faire avec sa gorge. Le compositeur, qui découvre le khöömii, décide d’intégrer cette curiosité dans son chœur. La chanson se termine alors sur une description majestueuse de l’Altaï, traduit par un accord vocal tenu par-dessus lequel se glisse une ligne de khöömii. Le passage, malgré sa brièveté, reste le clou du morceau. Notons que l’instant de chant diphonique entendu n’est pas mélodique. Mais Janchiv, le fis de Tsedee, affirme que son père diphonait aussi des mélodies. Il apprit auprès de T. Chuluun (1896-1968) à l’armée à la fin des années 1940. De retour du service à Chandmani, Tsedee développa sa pratique par l’écoute des sons de la nature en gardant son cheptel. Il joua aussi à l’étranger (Corée du Nord, Chine et URSS) où le public, surpris et curieux, lui demandait souvent s’il n’avait pas un appareil en métal placé quelque part. Dès ses premiers pas sur scène, le khöömii a étonné et cela n’a jamais cessé.

Photo

Pratique musicale

Khöömii a cappella, chants longs (urtyn duu) et populaires (ardyn duu). Il chantait souvent à des cérémonies domestiques.

Particularité

Premier diphoneur à montrer le khöömii sur la scène d’un théâtre.
Ses tantes racontaient que Tsedee utilisait sa ceinture en tissu pour faire résonner le khöömii. Il la tenait tendue entre ses mains ou la disposait en forme de bol pour créer une résonnance et diphoner ainsi des chants populaires.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Le cheval rouan

Chant court trad. / khöömii.

Archive sonore de la Radio publique nationale de Mongolie, fonds de circulation, bande n°3509, enr. 08/06/1962.

Chimeddorj, alors acteur au théâtre dramatique d’Ulaanbaatar, aurait appris le khöömii de Tsedee après l’avoir rencontré aux décades de Khovd de 1954 (CD1-15). Ce dernier reste rattaché au théâtre de Khovd, tandis que Chimeddorj deviendra le diphoneur attitré à la capitale. Selon le musicologue J. Badraa, il aurait été le premier à diphoner des mélodies de chants courts tel Buural mori. Avant lui, aucun enregistrement trouvé en Mongolie ne permet actuellement d’en prouver le contraire, même si les témoignages concernant Tserendorj et Tsedee (CD1-2, 15) montrent que l’on diphonait déjà des chants courts dans les années 1940. À cette époque, seul le terme khöömii est employé et la technique vocale est simple. En participant aux concours et festivals organisés dans les pays soviétiques, Chimeddorj contribue à diffuser davantage le khöömii au niveau international. Il fait partie des premiers diphoneurs diffusés sur les ondes. En général, l’interprétation dépassant rarement la minute à cette époque, la radio a ainsi mis ce titre en boucle pour qu’il dure plus longtemps.

Photo

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016).
  • Altan üeiin ankhdagchid (Mongol Khöömei kholboo, Ulaanbaatar, 2012).
  • Les voix du monde, une anthologie des expressions vocales (CMX3741010.12, Le chant du monde, Paris, 1996).
  • Chants mongols et bouriates, 1 disque vinyle (LMD 30 138, Vogue, Paris, 1973).
  • Sans titre, 1 disque vinyle 78t., (n°109, Melodiya, Ulaanbaatar, années 1950).
  • Sans titre, 1 disque vinyle 78t., (n°106, Melodiya, Ulaanbaatar, 1957 ?).

Le cheval bai aux sabots bombés

Chant long trad. / khöömii / acc. par Tsogbadrakh, vièle morin khuur.

Archive sonore de la Radio publique nationale de Mongolie, fonds en or et fonds de circulation, bande n°2‑1.31349, enr. par Dashzeveg, 22/05/1969.

Sundui apprend le khöömii à Chandmani de Kh. Tseren, qui avait lui-même appris de T. Chuluun. Il succède à Tsedee au théâtre de Khovd en 1961. Alors acteur et chanteur, il apprend le bel canto et intègre son vibrato au khöömii. Ce phénomène fait école et devient le principal modèle à suivre pour les générations suivantes. Le frère de Sundui, D. Myagmarjav, conservateur des droits et informations sur l’œuvre de son aïeul, a choisi pour ce disque une pièce symbolique de sa carrière. Grâce à cette mélodie, il remporte en 1961 une médaille d’argent au Festival mondial de la jeunesse d’Helsinki, et gagne ainsi pour la première fois un prix dans un événement international. Le choix de diphoner une mélodie difficile montre les possibilités vocales et respiratoires de l’interprète. Bien que Sundui soit encore aujourd’hui considéré comme un modèle à suivre, Ashid, l’un de ses élèves (CD2-11), remarque que sa voie commence à se perdre dans la transmission.

Photo

Parcours diphonique

Il apprend le khöömii à Chandmani avec Kh. Tseren. Il entre au théâtre de Khovd en 1961 en tant qu’acteur, puis intègre l’ensemble national d’Ulaanbaatar en 1972.
Sundui a enseigné le khöömii aux membres de sa famille, à de nombreux élèves, dont une femme, Alimaa, qui était chanteuse à l’ensemble national.

Pratique musicale

Khöömii a cappella ou accompagné par d’autres instrumentistes.

Particularité

Créateur du vibrato classique dans le khöömii.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Altan üeiin ankhdagchid (Mongol Khöömei kholboo, Ulaanbaatar, 2012).
  • Jargalant Altai. Xöömii and other vocal and instrumental music from Mongolia (PAN 2050CD, Pan records, Leiden, 1996).
  • Mongolian Traditional Music (CD D8207, Auvidis/Unesco, Paris, 1991).
  • Musical Voices of Asia : Mongolia (vinyle n°3, SJL-211, Victor Records, Tokyo, 1979).
  • Instrumental Music of Mongolia / Vocal Music of Mongolia (2 disques vinyles TGS 126 et 127, Londres : Tangent Records, 1977 ; réed. Vocal and Instrumental music of Mongolia, 1 CD TSCD909 1994, Uppingham : Topic records, coll. World Series).

(nom d’un personnage) & Le cheval noir âgé de 3 ans

Chants courts trad. / 
khöömii, guitare.

Inédit. Archive sonore de la Radio publique nationale de Mongolie, fonds de circulation, bande n°3287, enr. à la radio par Dashzeveg, 03/07/1971.

Pürevdorj est resté connu comme chanteur de l’ensemble Khuur Magnai (créé en 1991 par J. Badraa). Mais personne dans le milieu du khöömii n’a eu vent de ses talents de diphoneur. Les renseignements trouvés aux archives de la radio sont sommaires : une bande sur laquelle sont notés son prénom, le statut « amateur », la province de Zavkhan et la date d’enregistrement. Retrouvée après de longues recherches, sa sœur Ts. Tuyaa ravive le souvenir. Pürevdorj aurait appris le khöömii à son arrivée à la capitale en côtoyant d’autres musiciens lors de sa participation à des événements culturels. Elle se rappelle leurs années étudiantes à Ulaanbaatar (1968-1972) durant lesquelles il diphonait les chants courts présentés ici à l’identique, accompagné de sa guitare. À l’époque, il allait souvent à la radio ou à la télévision pour être enregistré et obtenir un revenu complémentaire afin de poursuivre ses études. Cet enregistrement rare est une preuve des expérimentations musicales en marche à la période soviétique. Curieusement ce type d’accompagnement pour le khöömii ne s’est pas propagé, sans doute car la guitare n’est pas un instrument traditionnel mongol.

Photo

Pratique musicale

Chants courts (bogino duu), chants populaires (ardyn duu), guitare, khöömii.

Particularité

Diphoner accompagné d’une guitare.
Enregistrement d’archive rare.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Le doux souffle du vent & Le cheval rouan

Chants courts trad. / dandildakh khöömii.

Inédit. Archive sonore de la Radio publique nationale de Mongolie, fonds en or et fonds de circulation, bandes n° 2.32256 et 2.32257, enregistrées à la radio par J. Badraa, 19/01/1983.

Bien que la technique dandildakh (ou dangildakh) soit aujourd’hui répandue, peu de diphoneurs en connaissent l’origine. La famille de Khas-Ochir rapporte qu’enfant, il apprend le khöömii en imitant son oncle Renchin. Plus tard, alors qu’il est à l’armée entre 1955 et 1959, il entend un enregistrement de luth shanz (à la radio ou en vinyle). L’idée d’imiter le jeu de cet instrument lui vient en fusionnant le chant, le khöömii et le jeu rythmique de la langue. Il crée ce que son entourage à Tes appellera dandildakh à l’écoute de cette nouveauté, qui sera couronnée d’une médaille de bronze, quand il participe avec ces deux pièces au Festival des arts traditionnels de 1983 à Ulaanbaatar. Il propose d’inscrire le terme en question mais les organisateurs refusent de l’utiliser et le remplacent par tagnain tashilt (percussion de palais). Ne voulant littéralement rien dire, l’expression servait sans doute à décrire le son produit avec la langue, restituant le jeu métallique et ornemental du shanz par des variations de timbre et des battements de langue.

Photo

Parcours diphonique

Transmet le khöömii et sa technique aux membres de sa famille (enfants, neveux). Localement, des personnes de son entourage s’inspirent de lui pour pratiquer dandlidakh.

Pratique musicale

Khöömii a cappella, chants longs (urtyn duu).

Particularité

Inventeur de la technique dandildakh (ou dangildakh). Il ne faisait pas d’exercices spécifiques pour apprendre le khöömii. Il utilisait une boîte d’allumettes pour amplifier son khöömii : il retirait les allumettes de la boîte, arrachait un côté dans la largeur, et plaçait le reste devant sa bouche pour amplifier sa voix.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Le cheval isabelle âgé de 4 ans & Le cheval ambleur de pâturage

Chant long trad. & chant court trad. / tagnain khöömii (khöömii de palais), isgeree khöömii (khöömii sifflé) / orchestre du théâtre de Bayankhongor.

Inédit. Archive sonore de la Radio publique nationale de Mongolie, fonds en or, bande n°3‑6.32516, enr. 24/03/1984.

Contemporain du maître Sundui, à une époque où le khöömii est encore peu représenté (années 1960 et 1970), Pürev est resté en marge de l’histoire. Pourtant, dès 1977, il devient officiellement diphoneur au théâtre de Bayankhongor et y fera une carrière de 32 années. Selon son épouse P. Yumjirmaa et son collègue G. Bazarvaani, alors qu’il était éleveur, Pürev aurait appris le khöömii seul – peut-être en écoutant la radio – en imitant la nature comme les sons de l’eau et du vent. La raison pour laquelle il n’a pas été connu viendrait de son éducation élémentaire. À la période soviétique, le contrôle et la censure politique et culturelle auront sans doute sélectionné certains diphoneurs pour mettre en avant des spécialités locales qui ne pouvaient visiblement pas être partagées officiellement par tous et partout. Heureusement, les archives sonores conservent la trace de son khöömii original, avec lequel il variait parfois la hauteur du bourdon pour s’adapter aux changements d’harmonie de l’orchestre. Dans ce titre, Pürev enchaîne deux mélodies sur un bourdon grave avec des techniques différentes : tagnain khöömii (khöömii de palais), une imitation de l’eau, puis isgeree khöömii (khöömii sifflé) – une combinaison à la mode pour présenter la diversité de sa pratique le temps d’une pièce.

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Parcours diphonique

Pürev a transmit le khöömii à la dernière de ses 5 filles, une vingtaine d’élèves dans sa commune de Bayanbulag, et d’autres ailleurs dans toute la province, dont une femme appelée Odsüren.

Pratique musicale

Bon siffleur, joueur de luth tovshuur, il diphonait la mélodie d’Eeven gol avec un bourdon grave et son khöömii ressemblait alors au courant de l’eau. Il improvisait souvent en imitant les sons de la nature. Quand il y avait la tempête, il contractait sa voix pour imiter le vent. Ses techniques de khöömii étaient le khargia (khöömii profond), isgeree khöömii (khöömii sifflé), tagnai khöömii (khöömii de palais) et narmai (=khamryn khöömii, khöömii de nez).

Particularité

Diphoneur important dans sa province, resté méconnu au niveau national.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Le pays aux neufs trésors

Arr. de S. Tsednee à partir d’une chanson composée par D. Battömör / R. Davaajav (CD1‑9), D. Tserendavaa (CD1‑1 ; CD2‑2), chant, isgeree khöömii (khöömii sifflé), luths tovshuur / acc. par M. Tserenchimed, B. Erdenechimeg, J. Enkhtör, S. Tsednee, Ch. Erdenebat, Ts. Davaakhüü, Bayasaa, récitation, chant, vièle morin khuur.

Inédit. Archive sonore de la Radio publique nationale de Mongolie, fonds en or, bande n°4‑1.32699, enr. à la radio, 22/12/1986

En 1985, le ministère de la culture lance un appel à concourir pour sélectionner les meilleurs groupes de musique. Souhaitant participer et représenter sa commune, S. Tsednee, directeur du centre culturel de Chandmani, crée l’ensemble Jargalantyn Tsuurai (L’Écho du mont Jargalant). Il s’agit aussi du premier ensemble de khöömii (khöömiin chuulga) dénommé comme tel, bien qu’il n’incluait pas que du chant diphonique. Tirée de la cession des premiers enregistrements du groupe, cette pièce, créée autour d’un poème éponyme de P. Badarch évoquant la beauté de la Mongolie, serait la première tentative de mêler poésie, magtaal et khöömii. Cette pièce reflète la pensée compositionnelle de l’époque avec la tentative de diphoner à l’unisson dans un arrangement musical. Pendant ses quatre années d’existence, l’ensemble cumulera une sélection régionale, avec un 1er prix à Khovd, puis un 2eme prix au niveau national en 1988.

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Parcours diphonique

Voir les biographies de D. Tserendavaa (CD1-1) et R. Davaajav (CD 1-9). Le groupe a duré 4 ans.

Pratique musicale

R. Davaajav et D. Tserendavaa diphonaient déjà à deux voix avant d’intégrer cet ensemble.
Un texte accompagnant une brochure de Jargalantyn tsuurai datée de 1983 met en avant plusieurs informations concernant le rôle de cet ensemble à l’époque soviétique. Il s’agit d’un groupe variable qui ne comprend pas uniquement les musiciens mentionnés dans l’enregistrement Avec l’aide de l’école de Chandmani et des pionniers soviétiques, l’ensemble a la mission de développer l’apprentissage du chant diphonique en entraînant les jeunes vers les exemples les plus décorés que sont D. Sundui ou D. Tserendavaa.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Le cheval pie & Le cheval rouan

Chants courts trad. / uyangyn khöömii (khöömii mélodieux) / acc. par B. Altangüül, cithare yoochin ; G. Gantuyaa, cithare yatga.

Inédit. Archive sonore de la Radio publique nationale de Mongolie, fonds en or, bande n° 17‑5.32602, date d’enr. inconnue, antérieur à 1985.

Issu du même village, Ganbold s’inscrit dans la filiation directe de son maître Sundui. On retrouve toutes les caractéristiques du style entendu précédemment (CD1-17) : bourdon aigu en retrait, sifflement harmonique fin, saillant et brillant, avec un certain vibrato. Il diphone ici deux airs de chants courts sur le thème du cheval, avec un khöömii à la fois mélodieux (uyangyn) et aigu (nariin). Ganbold revendiquait cette lignée « classique » venant de Sundui, censée différer de l’enseignement promu à l’Université des arts et de la culture. Il eut de nombreux élèves, ses fils et neveux (CD1-24 et CD2-14), mais aussi des musiciens déjà confirmés comme Ashid (CD2-11). Durant les années 1990, il était considéré comme le meilleur diphoneur en Mongolie et sa famille reste l’une des plus importantes à détenir cette tradition.

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Parcours diphonique

Influencé par les chanteurs de sa famille, dont son grand-père et son père, il apprend le khöömii avec D. Sundui. Il intègre l’ensemble militaire en tant que diphoneur en 1977, puis travaille à l’ensemble académique national de musique et de danse, et enfin à l’ensemble Morin Khuur. Il transmet le khöömii à ses fils et neveux ainsi qu’à de nombreux élèves devenus aujourd’hui professionnels. Il fonde Khökh tolboo, une école privé de khöömii à Ulaanbaatar en 2010.

Pratique musicale

Deux types de khöömii : kharkhiraa (khöömii profond) et uyangiin khöömii (khöömii mélodieux) ou nariin khöömii (khöömii aigu). Joue des vièles ekel, morin khuur, et du luth tovshuur.

Particularité

Dans la lignée directe du style de D. Sundui. Fondateur de l’une des plus grandes familles de diphoneurs en Mongolie. L’un des plus grands maîtres de khöömii.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Altan üeiin ankhdagchid (Mongol Khöömei kholboo, Ulaanbaatar, 2012).
  • All about Mongolia, Mongolian Hoomii is unique of around the world, « Father and son special T. Ganbold & G. Baljinnyam » (autoproduction, Ulaanbaatar, 2005).
  • Mongolian Songs (CD KICC 5133, King Records, Tokyo, 1998).
  • Mongolia. Living Music of the Steppes. Instrumental Music and Song of Mongolia (CD MCM3001, Multicultural Media/JVC, 1997).
  • Mongol höömijn ajalguu (CD, Anorad, Ulaanbaatar, 1997).
  • Jargalant Altai. Xöömii and other vocal and instrumental music from Mongolia (CD PAN 2050CD, Pan records, Leiden, 1996).
  • Talyn Duulal. Le chant des steppes, ensemble Talyn Duulal (CD LBLC 2523, Label Bleu/MCA, Amiens, 1995).
  • Enchanting Mongolia Traditional Music of Mongolia (CD 016, Nebelhorn, Berlin, 1993).
  • Höömii and Urtyn Duu (CD VICG 5211, JVC, 1992).
  • N. Jantsannorov, Eternal Power of the Sky (CD Admon, Ulaanbaatar, 1992).
  • Mongolie, musique vocale et instrumentale (CD W 260009, Inédit/Maison des Cultures du Monde, Paris, 1989).
  • N. Jantsannorov, Manduhai The Wise (Admon, Ulaanbaatar, 1988).
  • Mongolian songs (KICC 5133, King Records, Tokyo, 1988).
  • Mongolian national Melodies, « Khuumii, morin khuur, instrument, songs, magtaal » (CD, Anorad, Ulaanbaatar, date inconnue).
  • Mongolian Höömii (CD 591117, label et date inconnus).

Khöömii

Composition de T. Ganbold, 1988 / tseejnii khöömii (khöömii de poitrine), bagalzuurin khöömii (khöömii de gorge), kharkhiraa, vièle ekel.

Extrait du disque Mongolie. Musique vocale et instrumentale, CD W260009 Inédit/MCM, 1989, enr. à la Maison des Cultures du Monde par P. Simonin les 15 et 17/11/1988. Avec l’aimable autorisation de P. Bois, label Inédit/MCM.

L’apport du maître Ganbold dans l’histoire du khöömii est inestimable. Ses enregistrements restent des références pour les jeunes qui s’essaieraient à suivre ses pas. Il est fréquent d’entendre sur disque et en concert des pièces de démonstration de khöömii. Cette habitude a une histoire et Ganbold en est partiellement à l’origine. Entre les années 1950 et 1980, la place consacrée au khöömii en concert est restreinte, les diphoneurs n’ayant souvent qu’une ou deux pièces réservées ; cette contrainte a participé à l’élaboration d’un répertoire de démonstration leur permettant de déployer technicité et virtuosité en un temps court. En novembre 1988, lors d’une série de concerts donnés à la Maison des Cultures du Monde à Paris, Ganbold se voit un soir devoir réduire son intervention. Pour pallier cela, lui vient l’idée d’enchaîner trois sortes de khöömii le temps d’un morceau. Au départ cette composition s’intitule « khöömii ». Le label Inédit, qui édite le titre représenté ici, précise dans le livret qu’il s’agit d’une démonstration de trois types de chants diphoniques : tseejnii khöömii (de poitrine), bagalzuurin khöömii (de gorge) et kharkhiraa. Lors de son séjour à Paris, Ganbold participe aussi à l’enregistrement du film Le chant des harmoniques dans lequel il précise que cette pièce s’appelle en fait « Enchaînement mélodique de khöömii mongol » (Mongol khöömiin kholboo ayalguu). Pourtant répandue en Occident, cette version « expérimentale » est restée méconnue en Mongolie.

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Parcours diphonique

Influencé par les chanteurs de sa famille, dont son grand-père et son père, il apprend le khöömii avec D. Sundui. Il intègre l’ensemble militaire en tant que diphoneur en 1977, puis travaille à l’ensemble académique national de musique et de danse, et enfin à l’ensemble Morin Khuur. Il transmet le khöömii à ses fils et neveux ainsi qu’à de nombreux élèves devenus aujourd’hui professionnels. Il fonde Khökh tolboo, une école privé de khöömii à Ulaanbaatar en 2010.

Pratique musicale

Deux types de khöömii : kharkhiraa (khöömii profond) et uyangiin khöömii (khöömii mélodieux) ou nariin khöömii (khöömii aigu). Joue des vièles ekel, morin khuur, et du luth tovshuur.

Particularité

Dans la lignée directe du style de D. Sundui. Fondateur de l’une des plus grandes familles de diphoneurs en Mongolie. L’un des plus grands maîtres de khöömii.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Altan üeiin ankhdagchid (Mongol Khöömei kholboo, Ulaanbaatar, 2012).
  • All about Mongolia, Mongolian Hoomii is unique of around the world, « Father and son special T. Ganbold & G. Baljinnyam » (autoproduction, Ulaanbaatar, 2005).
  • Mongolian Songs (CD KICC 5133, King Records, Tokyo, 1998).
  • Mongolia. Living Music of the Steppes. Instrumental Music and Song of Mongolia (CD MCM3001, Multicultural Media/JVC, 1997).
  • Mongol höömijn ajalguu (CD, Anorad, Ulaanbaatar, 1997).
  • Jargalant Altai. Xöömii and other vocal and instrumental music from Mongolia (CD PAN 2050CD, Pan records, Leiden, 1996).
  • Talyn Duulal. Le chant des steppes, ensemble Talyn Duulal (CD LBLC 2523, Label Bleu/MCA, Amiens, 1995).
  • Enchanting Mongolia Traditional Music of Mongolia (CD 016, Nebelhorn, Berlin, 1993).
  • Höömii and Urtyn Duu (CD VICG 5211, JVC, 1992).
  • N. Jantsannorov, Eternal Power of the Sky (CD Admon, Ulaanbaatar, 1992).
  • Mongolie, musique vocale et instrumentale (CD W 260009, Inédit/Maison des Cultures du Monde, Paris, 1989).
  • N. Jantsannorov, Manduhai The Wise (Admon, Ulaanbaatar, 1988).
  • Mongolian songs (KICC 5133, King Records, Tokyo, 1988).
  • Mongolian national Melodies, « Khuumii, morin khuur, instrument, songs, magtaal » (CD, Anorad, Ulaanbaatar, date inconnue).
  • Mongolian Höömii (CD 591117, label et date inconnus).

Enchaînement mélodique de khöömii mongol

Composition de T. Ganbold / kharkhiraa, khöömii aigu (nariin khöömii), shakhaa (voix pressé), khamryn khöömii (khöömii de nez), vièle morin khuur.

Inédit. Enr. au studio CIMS Music Entertainment, Tokyo, Japon, 02/01/2016.

Le fils aîné de Ganbold, Baljinnyam, apprend à ses côtés dès l’âge de 6 ans. Il interprète ici la version « fixe » de la première pièce du répertoire de démonstration élaborée par son père entre 1988 et le début des années 1990. Cette interprétation est la plus répandue aujourd’hui. Le texte chanté en kharkhiraa annonce : « Cher tous, je vais vous montrer quatre sortes de khöömii mongol » (Zee, erkhem khündet ta bükhendee, Mongol khöömiin dörvön törliig sonorduuliya). Ensuite, il diphone un thème en khöömii aigu (nariin) à 0’42 et en conclusion à 2’36 avec au centre des passages en kharkhiraa à 1’26 puis shakhaa (khöömii pressé) à 1’50, khamryn khöömii (khöömii de nez) à 2’11 suivit d’un passage en khöömii aigu, le tout soutenu par la vièle morin khuur. Cette pièce est rapidement devenue un passage obligé de l’apprentissage, mais aussi un modèle de création. De nombreux diphoneurs en reprennent le concept et le personnalisent. Par ce biais, de nouvelles compositions apparaissent suivant le même principe, dont le tout contribue à alimenter ce répertoire de démonstration depuis plus de 25 ans.

Photo

Parcours diphonique

Il apprend le khöömii de son père T. Ganbold. Soliste diphoneur de l’ensemble Tümen Ekh à Ulaanbaatar, il réside actuellement au Japon où il exerce son art.

Pratique musicale

Khöömii, vièles ekel et morin khuur, luth tovshuur.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • All about Mongolia, Mongolian Hoomii is unique of around the world, « Father and son special T. Ganbold & G. Baljinnyam » (autoproduction, Ulaanbaatar, 2005).

CD 2

La rivière Bienfaitrice limpide

Chanson composée par Ch. Baldan, 1954 / Altain shingen khöömii (khöömii aigu de l’Altaï).

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, au bord de la Buyant, province de Khovd, 26/08/2009.

À la période soviétique, les chansons composées sont largement diffusées à la télévision, à la radio et durant les concerts. Devenues des tubes, de nombreuses mélodies comme celle-ci sont reprises par les diphoneurs. Les Mongols étant très attachés à leur pays natal, cette chanson est particulièrement appréciée des musiciens de la province de Khovd, là où coule cette rivière. Sengedorj, qui succède à Sundui (CD1-17) au théâtre de la ville de Khovd, désormais doyen retraité des diphoneurs professionnels, explique que ce cours d’eau bienfaiteur nourrit la plupart des habitants et animaux à travers plusieurs communes sur ce territoire. Cette mélodie, interprétée ici en khöömii aigu de l’Altaï, est ainsi rapidement devenue un passage obligé de l’apprentissage.

Photo
Bonus vidéo du DVD du film « Maîtres de chant diphonique » de J.F. Castell (2010)
Concert intégral au Musée du quai Branly (12/01/2013)


Avec l’aimable autorisation du musée du quai Branly

Parcours diphonique

Autodidacte, il apprend par l’écoute et l’imitation des diphoneurs de son entourage, notamment le maître Sundui. Depuis la fin des années 1970, il joue dans le monde entier. Retraité depuis 2009, il a fait sa carrière au théâtre dramatique de la ville de Khovd. Il enseigne le khöömii à un nombre restreint d’élèves, chez lui.

Pratique musicale

Trois techniques de khöömii : kharkhiraa (khöömii profond), khamryn kharkhiraa (khöömii profond nasalisé), et Altain shingen khöömii (khöömii aigu de l’Altaï), luth tovshuur, flûte tsuur.

Particularité

Le «khöömii baryton» est le nom qu’il donne à son style personnel. L’un des grands maîtres du khöömii professionnel.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades & Buda Musique, 2016).
  • Dörvön Berkh, Four Shagai Bones, Masters of Mongolian Overtone Singing (PAN 2100, Pan Records, Leiden, 2010).
  • Mongolie, Chants et Morin Khuur (C 560224, Ocora Radio France, 2009).
  • Where Rivers and Mountain Sing. Sound, Music, and Nomadism in Tuva and Beyond (CD du livre de T. Levin et V. Süzükei, Indiana University Press, Bloomington, 2006).
  • Tungalag Buyant (MOCN-0202, Japon, 2002).
  • Mongol Nutgiin Calxi (MOCN-0102, Japon, 2001).
  • The spirit of the steppes: Throat-singing from Tuva and beyond (Nascente NSCD 058, Londres, 2000).
  • Jargalant Altai. Xöömii and other vocal and instrumental music from Mongolia (Pan 2050CD, Pan Records, Leiden, 1996).
  • Mongolie: Musique et chants de l’Altai (Orstom-Selaf Ceto 811, Paris, 1986).

Voir d’autres projets de Sengedorj :

Le joli cheval crème

Chant long trad. / khosmoljin khöömii (khöömii combiné), vièle ekel.

Enr. de terrain par J. Curtet, sous la yourte de Tserendavaa, Chandmani, province de Khovd, 30/04/2007.

Habituellement, l’exécution du khöömii sifflé est dépourvue de texte puisque la technique de modulation de la cavité buccale – la pointe de la langue placée sur le palais – ne permet pas de prononciation instantanée. Pour remédier à cela, Tserendavaa a inventé la technique khosmoljin khöömii (khöömii combiné). Simultanément à la prononciation du texte des chants longs ou courts, réalisée recto tono sur un bourdon vocal, il y associe la mélodie du chant avec le sifflement diphonique. De plus, il a recours à diverses techniques de modulation, permettant de varier le timbre au cours du même morceau. L’accompagnement à la vièle est statique, pour soutenir le chant. La fonction du chant long peut être didactique et le sens de sa poésie multiple. Ici, le poème conseille la femme qui suit son mari en s’éloignant de son pays natal.

Photo
Tserendavaa en concert au Centre Mandapa, 2006 :
Concert intégral au Musée du quai Branly (12/01/2013)


Avec l’aimable autorisation du musée du quai Branly

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Parcours diphonique

Apprentissage dans le cadre pastoral par l’imitation de ses maîtres et modèles. Depuis les années 1980, il joue dans le monde entier.

Pratique musicale

Sept techniques de khöömii: uruulyn khöömii (khöömii de lèvres), tagnain khöömii (khöömii de palais), bagalzuuryn khöömii (khöömii de gorge), khamryn khöömii (khöömii nasalisé), tseejnii khöndiin khöömii (khöömii de poitrine), khargia khöömii (khöömii profond), et khosmoljin khöömii (khöömii combiné), luth tovshuur, vièle cheval morin khuur et vièle ekel.

Particularité

Créateur de la technique khosmoljin dans la tradition khöömii. Membre du groupe “Jargalantyn tsuurai” (avec R. Davaajav), l’un des premiers ensembles de khöömii en Mongolie. Il est parmi les rares diphoneur à avoir conservé un mode de vie nomade et une pratique professionnelle du chant diphonique. Il transmet sa tradition à ses enfants, aux nomades de sa région, ainsi qu’à de nombreux étrangers sur place et lors de ses tournées. L’un de premiers diphoneurs à enseigner aux femmes.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Dörvön Berkh, Four Shagai Bones, Masters of Mongolian Overtone Singing (PAN 2100, 2010, Pan Records)
  • Mongolie, Chants et Morin Khuur (C 560224, Ocora Radio France, 2009)
  • Where Rivers and Mountain Sing. Sound, Music, and Nomadism in Tuva and Beyond (2006, Bloomington, Indiana University Press)
  • Tungalag Buyant (MOCN-0202, 2002, Japon)
  • Mongol Nutgiin Calxi (MOCN-0102, 2001, Japon)
  • The spirit of the steppes: Throat-singing from Tuva and beyond (Nascente NSCD 058, 2000, Londres)
  • Jargalant Altai. Xoomii and other vocal and instrumental music from Mongolia (Pan 2050CD, 1996, Pan Records)
  • Mongolie: Musique et chants de l’Altai (Orstom-Selaf Ceto 811, 1986, Paris)

Voir d’autres projets de Tserendavaa :

Chant de louange à Buural tokhoi

Composition de E. Toivgoo, 1995 / kharkhiraa, nariin khöömii (khöömii aigu), luth tovshuur.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, sous la yourte de Toivgoo, Ulaangom, province d’Uvs, 10/08/2015.

Toivgoo apprend le khöömii seul par imitation des anciens de sa région. Autoproclamé et connu pour être le roi de la respiration chez les diphoneurs, il conserve sa réputation dans ce magtaal de sa composition. Le temps d’un souffle, il enchaîne couplet et mélodie de khöömii, alternant au fil du texte les styles aigu et grave. Dédié à sa famille, qui a déménagé à Ulaanbaatar en 1995, cette pièce sur leur pays natal est aussi destinée à rendre joyeux les esprits du lieu. Il chante et décrit la nature du lieu qu’il figure par un khöömii aigu (nariin khöömii) inséré entre les couplets. Son style se caractérise par un bourdon vocal métallique clair de qualité.

Photo
E. Toivgoo – Э. Тойвгоо / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
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Parcours diphonique

Apprentissage du khöömii en autodidacte. Il a travaillé pendant 30 ans en tant que soliste diphoneur au Théâtre dramatique de la province d’Uvs. Diphoneur professionnel, il transmet le khöömii à des nombreux élèves, dont son fils. Membre fondateur de l’ensemble Altai Khairkhan, avec de nombreuses tournées en Europe.

Pratique musicale

Plusieurs techniques de khöömii : kharkhiraa (khöömii profond), zadgai kharkhiraa (khöömii profond ouvert), bituu kharkhiraa (khöömii profond fermé), isgeree khöömii (khöömii sifflé), luth tovshuur.

Particularité

Dénommé “le roi de la respiration” en Mongolie, il est reconnu pour être le diphoneur au souffle le plus long. L’un de premiers diphoneurs à enseigner aux femmes.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Whistle in the Wind, Mongolian Overtone Singing, ensemble Altai Khairkhan (Window to Europe/Noord Azië Instituut Tengri, 2003).
  • Musique et Chants de Tradition Populaire, Mongolie (CD G7511, Grem, Saint Mandé, 1986).
  • Altai Khairkhan, Mongolian Overtone Singing (DVD, autoproduction, Ulaanbaatar, 2008 ou 2009).

Voir d’autres projets de Toivgoo :

La rivière Tes

Composition de O. Otgonkhüü, 1998 / shakhaa (voix pressée) ou kharkhiraa, isgeree khöömii (khöömii sifflé), dandiltai isgeree khöömii (khöömii sifflé avec dandildakh), kharkhiraatai isgeree (kharkhiraa sifflé), shuluun khöömii (khöömii droit), khamryn khöömii (khöömii de nez), luth dombra.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, chez Ch. Mönkhsanaa, Gachuurt, est d’Ulaanbaatar, 22/09/2015.

Otgonkhüü s’initie au khöömii auprès de son oncle Mönkhsanaa (CD1-6), puis avec Toivgoo (CD2-3). En parallèle, il écoute la musique de Gengis Blues avec le célèbre diphoneur touva Kongar-ool Ondar qui influence sa pratique. Cette pièce est d’ailleurs composée sur la base d’un chant de Ondar et d’un texte du poète Bayansan. Otgonkhüü loue Tes, son pays natal, situé à la confluence de plusieurs rivières. Après une introduction libre, il enchaîne de nombreuses techniques entre les couplets chantés en voix pressée ou kharkhiraa, comme : isgeree khöömii à 1’27 ; dandiltai isgeree khöömii à 2’08 (sorte de dandildakh, CD1-19) ; kharkhiraatai isgeree (kharkhiraa sifflé) à 2’32 conclu par un shuluun khöömii (khöömii droit) avec trilles ; isgeree khöömii à 3’15 ; khamryn khöömii (khöömii de nez) à 3’47 finissant sur le style aigu. Pour lui Tes gol est l’enfant des diphonies touva et mongole, montrant deux manières en parallèle et à égalité. Il inscrit sa technique dans la lignée de Sundui et Ganbold pour la finesse et la précision des aigus, et celle des Touvas pour le reste.

Photo
O. Otgonkhüü – О. Отгонхүү / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол
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Parcours diphonique

Les premiers diphoneurs entendus enfants, à l’âge de 6 ans, sont ses oncles maternels, les lutteurs Ats Dash et Gedger Baatar, qui utilisaient un bol comme résonateur.

Pratique musicale

Khöömii, luths tovshuur et dombra, limbiin isgeree (sifflement de flûte).

Particularité

Synthèse des styles diphoniques mongol et touva.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Chant de louange à Kharkhorin

Composition de A. Erdenekhüü, 2015 / chant, tseejnii khöömii (khöömii de poitrine), luth tovshuur.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, dans une maison, Kharkhorin, province d’Övörkhangaï, 07/09/2015.

Erdenekhüü fait partie des diphoneurs éloignés de l’Altaï, qui, depuis le centre de la Mongolie, ont appris en écoutant la radio. Inspiré par Chimeddorj (CD1-16), il développe sa pratique en autonomie, tout en côtoyant d’autres musiciens traditionnels avec qui il partage le répertoire des chants de louanges. Dès 1991, un an après la transition de la Mongolie vers le capitalisme, le gouverneur de la commune lui demande de diphoner pour des touristes. Petit à petit, Erdenekhüü développe sa pratique artistique dans ce contexte et deviendra l’un des premiers musiciens à vivre exclusivement de sa musique grâce au tourisme. Il fonde l’ensemble Erdene Zuu, en hommage au monastère local du même nom. Son activité musicale bénéficie de la forte attractivité de la région. En 2015, il compose ce magtaal en l’honneur de sa ville. Le recourt au khöömii de poitrine (tseejnii khöömii) entre les couplets sert d’ornement musical.

Photo
A. Erdenekhüü – А. Эрдэнэхүү / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
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Parcours diphonique

Plusieurs personnes pratiquaient le khöömii dans sa région, comme Damchaa Sosor, Namsrai Paalai et son père, mais sans en maîtriser la technique de modulation. C’est en écouant Chimmedorj à la radio qu’il apprit en autodidacte, et continuea à s’entraîner pendant son service militaire.

Pratique musicale

Khöömii, chants de louanges (magtaal), éloges (erööl), luth tovshuur, vièle morin khuur, guimbardes.

Particularité

Premier diphoneur à vivre pleinement du tourisme avec le khöömii.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Ayurzanyn Erdenekhüü. Erööl magtaal (Cd autoproduction, Kharkhorin, 2015).
  • A. Erdenekhuu. Mongolian khuumii. Delicate Melodies from Mongolian steppes (CD C-World, Ulaanbaatar, 2013 réed. 2014).
  • Nomadic Winds, Delicate Melodies from the Mongolian Steppes : ensemble Erdene Zuu (CD DC 854722, Disky Communications, Kharkhorin, 1999).
  • Folk Music from Mongolia/Karakorum : ensemble Karakorum (CD, Internationales Institut für Traditionelle Musik/Hamburgisches Museum für Völkerkunde, Berlin, 1993).
  • White Moon. Tsagaan Sar, ensemble Melody of the steppes (CD PAN 2010CD, Pan Records, Leiden, 1992).
  • Erdene zuu hamtlag. Nomadic Winds 2 (CD autoproduction, Kharkhorin, date inconnue).
  • Nomadic Winds 3, ensemble Erdene Zuu (CD autoproduction, lieu et date inconnus).

 

Cheval de vent

Composition de D. Batsükh, 2015 / chant, khöömii, kargyraa, sygyt, luth toshpuluur.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, chez Batsükh, Tsengel, province de Bayan‑Ölgii, 01/09/2015.

Initié par Papizan (CD1-3, 4) à Tsengel puis par T. Aldar pendant ses études à Kyzyl en Touva, Batsükh représente la relève du khöömii à Tsengel. En apportant ses propres compositions au répertoire, c’est à l’occasion du Naadam touva local de 2015 qu’il compose cette louange à son pays natal à partir d’un poème sur la vivacité, écrit par J. Gerel. Accompagné d’un luth fabriqué de ses mains, il chante en voix claire, kargyraa (kharkhiraa touva) puis voix pressée, et présente les 3 styles de base touvas : sygyt (proche du khöömii sifflé) à 0’58 ; khöömii (proche de shuluun khöömii) puis sygyt à 2’ ; kargyraa à 3’33 ; et de nouveau sygyt à 4’36, avec une couleur spécifique aux Touvas de Tsengel. Au village, les moyens ne permettent actuellement pas à Batsükh de vivre de son art. En attendant, il doit travailler à la mine, une nouvelle alternative dans la vie rurale.

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D. Batsükh – Д. Батсүх / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
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Papizan & Batsükh / Папизан, Батсүх хоёр / TEASER :
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Papizan & Batsükh / Папизан, Батсүх хоёр / Festival Les Détours de Babel :
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Cycle Mongolie des Ateliers d’ethnomusicologie – Le chant des steppes – Genève – avril 2015 :
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Parcours diphonique

Initié par Papizan, apprentissage avec son frère ainé Bütemj, puis développement à l’écoute des enregistrements. Diplômé du collège de musique de la République Touva (Russie), il suit principalement les cours d’Aldar Tamdyn et apprend la facture des instruments traditionnels touvas.

Pratique musicale

Plusieurs techniques de khöömii, en styles mongol et touva : khöömii, sygyt (khöömii sifflé), kargiraa (khöömii profond), ezengileer, borbagnadyr, vièle igil, luth toshpuluur.

Particularité

Il enseigne la musique à l’école secondaire de son village jusqu’en 2014.
Actuellement, il travaille comme mineur. Luthier.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)

Voir d’autres projets de Batsükh :

Le cheval isabelle âgé de 4 ans

Chant long trad. / isgeree khöömii (khöömii sifflé), isgereetei kharkhiraa (kharkhiraa sifflé), cithare yatga.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, Maison des décorations, Ulaangom, province d’Uvs, 09/08/2015.

Ancienne élève d’Odsüren (CD1-12) à l’Université nationale de Mongolie, ayant pourtant grandi sur une terre de khöömii, Undarmaa fait partie de la génération qui n’apprend plus forcément d’abord avec les aînés locaux. Elle travaille donc quelques années comme diphoneuse professionnelle à l’Ensemble académique national de musique et de danse avant de poursuivre ses études musicales en Corée du Sud. En reprenant l’air d’un chant long simple, passage obligé au début de l’apprentissage, Undarmaa diphone : isgeree khöömii (khöömii sifflé) à 0’21,1’52 et 3’07 ; isgereetei kharkhiraa (kharkhiraa sifflé) à 2’30. Elle s’accompagne à la cithare yatga – modèle à 21 cordes – de façon libre et improvisée pour soutenir son chant diphonique. Selon elle, le khöömii féminin est plus aigu que celui des hommes. Chacun reste dans son registre, mais les femmes sont plus fines.

Photo

Parcours diphonique

Elle étudie la yatga pendant 7 ans au collège de musique et de danse. En entrant à l’Université nationale de Mongolie en histoire de l’art, elle choisit le khöömii en option avec B. Odsüren. Elle intègre quelques années l’ensemble académique national de musique et de danse en tant que diphoneuse. Diplomée de musicologie dans une université de Corée du Sud, elle continue d’apprendre le chant diphonique seule.

Pratique musicale

Khöömii, cithare yatga.

Particularité

Diphone en s’accompagnant de la cithare yatga (pratique peu répandue).
Undarmaa préfère diphoner les mélodies de chants populaires (ardyn duu), de la musique classique, et les mélodies étrangères.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Khoomei singer (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2008).

 

Sonorités urbaines

Véhicules (marques diverses), moteurs, klaxons, passants et oiseaux.

Inédit. Enr. de terrain par J. Curtet, terrasse d’un café, quartier de Sansar, Ulaanbaatar, 17/09/2015.

En écho à la plage 14 du CD1, cette prise au cœur de la capitale reflète le quotidien sonore – quasi ininterrompu – de ses habitants. Selon le professeur Odsüren, quel que soit l’environnement, il faut savoir imiter les sons ambiants pour apprendre le khöömii. Lorsque l’on réside en ville, les résultats sont là également.

Le pays à l’existence éternelle

Composition de N. Jantsannorov (né en 1949), 1989 / khöömii, kharkhiraa / Divers orchestres et chœurs nationaux.

Extrait, B.O. du film Mandukhai setsen khatan (Mandukhai la reine sage, B. Baljinnyam, 1989), Ulaanbaatar : Admon, 1988. Enr. par B. Sambuu, Mongol Kino Studio, Ulaanbaatar, 05/02/1988. Avec l’aimable autorisation de N. Jantsannorov.

Monument de la culture et de la musique mongoles, Jantsannorov est aussi connu pour avoir marqué l’histoire du khöömii avec ses musiques de film. Avec la B.O. de Mandukhai setsen khatan, il est le premier compositeur mongol à intégrer le chant diphonique dans un orchestre symphonique. Il découvre le khöömii lors d’un concert avec Sundui (CD1-17) à Ulaanbaatar en 1967. Il le perçoit comme une onde plus qu’une mélodie, comme quelque chose lié à la nature, au rituel, plutôt qu’une forme artistique à part entière. Avec la volonté de lui attribuer du répertoire, il décide de l’intégrer à son œuvre. Cette contribution est pour lui une façon de marquer et exprimer l’identité musicale des Mongols. Née d’un constat qu’il fallait désormais que la musique mongole suive sa propre voie – au lieu de copier la mode russe, cette B.O. est une réforme. Jantsannorov y utilise le khöömii pour son timbre afin de représenter l’identité culturelle mongole.

Photo

Parcours musical

À 18 ans, il est élève du compositeur Gonchigsumlaa en cours préparatoire pour suivre la composition à Ulaanbaatar. Il va ensuite à l’Université de musique de Kiev pendant 6 ans en cours de composition (1973 à 1979). En 1979, il devient responsable des arts et de la musique au ministère de la culture en Mongolie. De 1980 à 1985, il passe responsable des arts au comité central du Parti. En 1990, Jantsannorov devient le 1er adjoint du ministre de la culture. De 1996 à 2000, il dirige le département de la culture au ministère de l’éducation (le ministère de la culture n’existant plus à cette époque). En 2005, il soutient une thèse de doctorat en musicologie. Jusqu’ici son travail de composition déjà prolifique se fait sur son temps libre.
Depuis 1992 à présent, il compose pour l’ensemble Morin Khuur une cinquantaine d’œuvres, soit 80% de son répertoire actuel.
Ses positions importante dans la politique lui permettent de valoriser les musiques traditionnelles. Il contribue aux côté de J. Badraa à monter le premier festival des arts traditionnels de 1983. Jusqu’ici, selon Jantsannorov, le arts étaient toujours inspirés de la Russie. Grâce à ce festival, une prise de conscience a eu lieu et l’intérêt pour le khöömii, la danse traditionnelle, etc. n’ont fait qu’augmenter depuis.
En 1985, en qualité de directeur de l’association des compositeurs mongols, il organise le Symposium « Tribune musicale d’Asie » en collaboration avec la France. L’ethnomusicologue Trân Van Khê était l’organisateur principal représentant l’Unesco. 14 pays participants ont été invités pendant une semaine. Pour Jantsannorov, cet événement a été un premier pas pour faire connaître la musique traditionnelle mongole à l’échelle internationale et faire connaître plus largement la musique étrangère en Mongolie.
Il obtient de nombreuses aides pour valoriser la patrimoine culturel immatériel, dont l’épopée (tuuli), le morin khuur, le chant long (urtyn duu) qui entreront sur les listes de l’Unesco.

Pratique musicale

Chant long (urtyn duu), piano, composition (musique de chambre, symphonique, musique de film, chanson).

Particularité

Premier compositeur à avoir utilisé le khöömii avec un orchestre dans une écriture symphonique.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Burkhan Khaldun örshöög (Admon, Ulaanbaatar, 1998).
  • Mandukhai setsen khatan (Admon, Ulaanbaatar, 1988).

Voir le site de Jantsannorov :

jantsannorov.com

Que le mont Burkhan Khaldun bénisse !

Composition de N. Jantsannorov, 1998 / khöömii mélodieux, kharkhiraa / ensemble Morin Khuur.

Extrait du disque Burkhan Khaldun örshöög, B.O. du film Mönkh tengeriin khüchin dor (Sous le pouvoir du ciel éternel, B. Baljinnyam, 1992), Ulaanbaatar : Admon, 1998. Enr. par L. Khayankhirvaa, Radio publique nationale de Mongolie, 29/03/1998. Avec l’aimable autorisation de N. Jantsannorov.

Jantsannorov se confronte à la difficulté de travailler avec des musiciens classiques et des musiciens issus de la tradition orale. Bien que cette musique ait été notée, pour apprendre cet extrait et l’enregistrer sans pouvoir lire la partition, Ganbold (CD1-22, 23) se tient près du piano du compositeur, qui lui indique le bon bourdon à prendre et l’aide à mémoriser. Pour Jantsannorov, le khöömii n’a rien à voir avec le chant. Il l’emploie comme un instrument de musique, produit par la gorge. Dans cette partie du film, Gengis Khan, le principal personnage, revient de ses conquêtes. Sa joie de retrouver son pays natal est exprimée par le khöömii et la vièle morin khuur. Ayant l’ambition d’une diffusion internationale, le compositeur a dû conserver l’aspect mongol des mélodies mais a européanisé les arrangements. Enregistrée après la création, cette version est arrangée par l’ensemble Morin Khuur – pour lequel Jantsannorov compose – avec le soliste diphoneur d’origine qui entonne le thème principal. Les airs de films et bien d’autres musiques instrumentales sont devenus des pièces incontournables du répertoire.

Photo

Parcours musical

À 18 ans, il est élève du compositeur Gonchigsumlaa en cours préparatoire pour suivre la composition à Ulaanbaatar. Il va ensuite à l’Université de musique de Kiev pendant 6 ans en cours de composition (1973 à 1979). En 1979, il devient responsable des arts et de la musique au ministère de la culture en Mongolie. De 1980 à 1985, il passe responsable des arts au comité central du Parti. En 1990, Jantsannorov devient le 1er adjoint du ministre de la culture. De 1996 à 2000, il dirige le département de la culture au ministère de l’éducation (le ministère de la culture n’existant plus à cette époque). En 2005, il soutient une thèse de doctorat en musicologie. Jusqu’ici son travail de composition déjà prolifique se fait sur son temps libre.
Depuis 1992 à présent, il compose pour l’ensemble Morin Khuur une cinquantaine d’œuvres, soit 80% de son répertoire actuel.
Ses positions importante dans la politique lui permettent de valoriser les musiques traditionnelles. Il contribue aux côté de J. Badraa à monter le premier festival des arts traditionnels de 1983. Jusqu’ici, selon Jantsannorov, le arts étaient toujours inspirés de la Russie. Grâce à ce festival, une prise de conscience a eu lieu et l’intérêt pour le khöömii, la danse traditionnelle, etc. n’ont fait qu’augmenter depuis.
En 1985, en qualité de directeur de l’association des compositeurs mongols, il organise le Symposium « Tribune musicale d’Asie » en collaboration avec la France. L’ethnomusicologue Trân Van Khê était l’organisateur principal représentant l’Unesco. 14 pays participants ont été invités pendant une semaine. Pour Jantsannorov, cet événement a été un premier pas pour faire connaître la musique traditionnelle mongole à l’échelle internationale et faire connaître plus largement la musique étrangère en Mongolie.
Il obtient de nombreuses aides pour valoriser la patrimoine culturel immatériel, dont l’épopée (tuuli), le morin khuur, le chant long (urtyn duu) qui entreront sur les listes de l’Unesco.

Pratique musicale

Chant long (urtyn duu), piano, composition (musique de chambre, symphonique, musique de film, chanson).

Particularité

Premier compositeur à avoir utilisé le khöömii avec un orchestre dans une écriture symphonique.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Burkhan Khaldun örshöög (Admon, Ulaanbaatar, 1998).
  • Mandukhai setsen khatan (Admon, Ulaanbaatar, 1988).

Voir le site de Jantsannorov :

jantsannorov.com

Boodog de chèvre

Composition de Z. Khangal (1948‑1996) / isgeree khöömii (khöömii sifflé), kharkhiraa / ensemble Morin Khuur.

Extrait du disque Wonder Land, Ulaanbaatar : autoprod., 2002. Avec l’aimable autorisation de N. Ashid.

Parmi de nombreuses formations, l’ensemble Morin Khuur (créé en 1992) joue un rôle important dans l’interprétation des œuvres classiques mongoles et des créations. Tirée de son répertoire, cette composition insolite de Khangal est écrite pour khöömii, quartet de morin khuur, cithares yatga, yoochin et percussions. Le compositeur cherchait la nouveauté : la rythmique est bancale, l’harmonie avec des dissonances de secondes jouées par les 2e et 3e vièles cheval, l’échelle sort du système pentatonique traditionnel. Diphonée pour la première fois par Ganbold, la difficulté était de moduler des demi-tons. Membre de cet ensemble, Ashid s’efforce de conserver la lignée de ses maîtres Sundui (CD1-17 ; CD2-9) et Ganbold (CD1-22, 23 ; CD2-9, 10). Le timbre forgé par cette école est désormais caractéristique du khöömii mongol professionnel : au-dessus du sifflement harmonique ressort un son à la foi soyeux et métallique grâce à la couleur recherchée dans le bourdon vocal.

Photo

Parcours diphonique

Après avoir commencé l’apprentissage du morin khuur pendant un an, Ashid s’intéresse au khöömii. À cette époque, peu de monde le pratique à Ulaanbaatar. Il tente d’imiter le diphoneur B. Battömör (cousin d’Amartüvshin d’Egschiglen) et apprend un temps avec Baatarsüren, un étudiant venu de Chandmani, qui le présente au maître D. Sundui, déjà à la retraite. Il est son élève de 1997 à 1999. Cette même année, il entre comme joueur de morin khuur et diphoneur à l’ensemble Morin Khuur. Il y rencontre T. Ganbold, alors diphoneur attitré de l’ensemble, avec qui ils se perfectionne pendant un an. Ashid continue sa formation auprès de ce dernier de 2006 à 2009 dans son centre privé d’Ulaanbaatar, Khökh tolboo. Il continue son activité de soliste à l’ensemble Morin Khuur et se produit dans le monde entier.

Pratique musicale

Khöömii, vièle morin khuur.

Particularité

Diphone principalement des œuvres contemporaines, composées ou arrangées pour l’ensemble Morin Khuur.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • A. Davaazorig. Echo, Morin khuur & Khuumii, ethnic & folk (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2008)
  • My Motherland (CD EA-2104, B. Batjargal, Ulaanbaatar, 2004)
  • Mongolian Morin Khuur Ensemble (CD EA-1503 Morin Khuur Ensemble, Ulaanbaatar, 2003)
  • Wonder Land (CD 001 autoproduction, Ulaanbaatar, 2002)

Site de l’Ensemble Morin Khuur (en mongol) :

www.mgl-philharmonic.com/pages/морын-хуурын-чуулга

La pleine lune

Chant court trad. / kharkhiraa, isgeree khöömii (khöömii sifflé) / programmation, arr. instruments trad. réalisés avec Altankhuyag.

Extrait du disque Setgeliin egshig, Melody of Soul, Ulaanbaatar : autoprod., 2011. Avec l’aimable autorisation de N. Naranbadrakh.

Élève de Sundui (CD1-17 ; CD2-9) et d’Odsüren (CD1-12), après avoir diphoné comme soliste dans l’Ensemble académique national de musique et de danse, Naranbadrakh devient khöömiich freelance. Sa découverte du khöömii vient d’un enregistrement où Sundui diphonait une pièce de Tchaïkovsky accompagné d’une cithare yoochin. Cette écoute aura été décisive car la particularité de Naranbadrakh s’inscrit dans la modernité et la recherche d’expérimentations. Pour lui, au XXIe siècle, il faut savoir suivre son époque : la musique traditionnelle peut être appréciée telle quelle, mais on doit aussi la diffuser avec ce que les jeunes écoutent. Ici, il diphone en isgeree khöömii (khöömii sifflé) un chant court sur un arrangement créé en studio avec ordinateur et instruments traditionnels, dans un style au goût du grand public en Mongolie.

Photo
Clip d’Arvan tavny sar de Naranbadrakh :
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Parcours diphonique

Il découvre le khöömii avec Möngönshagai qui diphonait dehors près au centre culturel de Khan Uul à Ulaanbaatar. Grâce à ce diphoneur, il rencontre le maître D. Sundui avec qui il apprend pendant deux mois. Mais à cause de la santé de ce dernier il doit trouver un autre professeur. Il suit les cours de khöömii à l’école Mongol Gaikhamshig dont il sort parmis les premiers diplômés. En parallèle, il s’entraine aussi en écoutant un CD de T. Ganbold, et en diphonant par dessus, peu importe le résultat. À partir de 2002, il devient soliste et travail comme diphoneur soliste à l’ensemble académique national de musique et de danse pendant 8 ans.

Pratique musicale

Khöömii a cappella.

Particularité

Même s’il maîtrise plusieurs techniques, il met le style du khöömii aigu en avant. Il souhaites diffuser le khöömii et les arts traditionnels au plus grand nombre par le biais de la fusion avec les genres musicaux contemporains à la mode.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Setgeliin egshig, Melody of Soul (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2011)
  • Khaan melodies of Great-Mongolia (CD EA-4106, Mongolian Art Supporting Foundation, Ulaanbaatar, 2006)
  • Falcon King, « Throat and overtone songs by Chonos N. Naranbadrakh » (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2005)
  • Chavkhdas. Morin Khuur Quartet (CD CHUGU-11 autoproduction, Ulaanbaatar, 2003)

 

Parfaites qualités

Chant composé par D. Danzanravjaa (1803‑1856) / khöömii aigu de l’Altaï, khöömii de palais, khöömii combiné / orch. de l’Académie nationale de musique et de danse.

Extrait du disque Mongolian Throat Singing, Ulaanbaatar : autoprod., 2011. Enr. par Sükhee. Avec l’aimable autorisation de Ts. Tsogtgerel.

Tsogtgerel représente la synthèse du style rural de son père Tserendavaa (CD1-1, 21 ; CD2-2) et le style académique d’Odsüren (CD1-12). Issus de la première promotion diplômée de diphoneurs professionnels à l’Université des arts et de la culture (2009), il entre comme fonctionnaire à l’Ensemble académique national de musique et de danse. Accompagné ici par cet orchestre d’instruments traditionnels basé sur le modèle symphonique, il exécute une mélodie difficile, rarement diphonée à cause de sa complexité et de ses grands intervalles. Cette chanson est d’une grande spiritualité. On dit que chanter 3 ou 5 de ses couplets équivaut à réciter 1000 mantras. Dans le style du khöömii aigu de l’Altaï, Tsogtgerel a recours à des trilles rapides pour orner la mélodie (tagnain khöömii) et effectue un passage en khosmoljin khöömii (khöömii combiné) à 1’42, rappelant le style familial.

Photo
Extrait du film Maîtres de chant diphonique
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Parcours diphonique

C’est dans le cadre de la vie pastorale de l’Altaï que Tsogtgerel reçoit l’enseignement de son père Tserendavaa par l’écoute, l’imprégnation et l’imitation. Tsogtgerel commence son apprentissage du khöömii à l’âge de 13 ans. Nomadisant 5 à 6 fois par an entre le Mont Jargalant Altaï et le lac Khar Nuur, c’est en gardant le cheptel familial que Tsogtgerel maîtrise rapidement les techniques de chants diphoniques de son père. Dès l’âge de 16 ans, reconnu jeune virtuose par sa communauté, sa famille l’envoie à l’Université d’Art et de Culture d’Ulaanbaatar apprendre le khöömii avec un autre maître, Odsüren Baatar. Tserendavaa souhaitait que son fils aille au-delà de son enseignement pour enrichir sa pratique, mais surtout obtenir un diplôme de diphoneur professionnel pour lui assurer une belle carrière. Il apprend aussi la vièle avec son père, puis avec Duvshin, l’un des derniers professeurs de cet instrument à avoir conservé le style de jeu de l’Ouest de la Mongolie. Tsogtgerel travaille actuellement comme diphoneur dans l’ensemble académique national de musique et de danse au Théâtre Dramatique d’Ulaanbaatar. Malgré son intense activité de soliste, il est invité régulièrement en Mongolie-Intérieure (Chine) pour enseigner le khöömii.

Pratique musicale

Khöömii, vièle morin khuur, luth tovshuur, flûtes limbe et tsuur, guimbardes.

Particularité

Synthèse des styles de son père Tserendavaa et du professeur Odsüren.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Mongolian Throat Singing (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2011).
  • Mongolie, Chants et Morin Khuur (CD C 560224, Ocora Radio France, Paris).
  • Tserendavaa et Tsogtgerel. Chants Diphoniques de l’Altaï Mongol. Xoër Altai (CD/DVD 3017742, Buda Musique/Routes Nomades, Paris, 2008).
  • Tserendavaa et Tsogtgerel, chant diphonique de l’Altaï mongol (CD RN01, Routes Nomades, Coulaines, 2006).

Voir d’autres projets de Tsogtgerel :

Le vent de la steppe

Arr. à partir de Main theme (Mongol Hordes : Storm from the East), composition de I. Tomita, 1992, extraits du poème Minii Mongol, R. Choinom / Amartüvshin Baasandorj (1976, Khalkh, Chandmani), kharkhiraa, shakhaa / acc. par Sarangerel, yoochin, chant ; Tümenbayar, Tömörsaikhan, morin khuur ; Uuganbaatar, ikh khuur ; Batbold, percussions.

Extrait du disque Zazal, HE10, Cologne : Heaven & Earth, 2004. Enr. par P. Weigelt, Grenzland Studio, 2000. Avec l’aimable autorisation d’Egschiglen et Heaven & Earth.

Au début des années 1990, plusieurs jeunes musiciens mongols tournent en Europe. Certains décident de s’y installer pour vivre pleinement du réseau des « musiques du monde ». En Allemagne, Egschiglen est de ces pionniers. Le groupe change plusieurs fois de musiciens, dont les dissidents fonderont les ensembles Khukh Mongol, Hosoo & Transmongolia, Bœrte. Egschiglen met en avant un style alterné ou fusionné de musiques traditionnelle et classique mongoles. Bien que constitués en petit ensemble, les musiciens travaillent à développer toutes les possibilités pour restituer des œuvres habituellement jouées par de grands orchestres. Ils ajoutent ici un accompagnement novateur de percussions mongoles. Le virtuose Amartüvshin, qui apprend le khöömii avec son père Baasandorj, son frère aîné Battömör et ses oncles Ganbold (CD1-22, 23 ; CD2-9, 10) et Gereltsogt, apporte pour la première fois l’influence du rap chanté avec du kharkhiraa. Les inventions et arrangements d’Egschiglen sont réputés et chaque sortie de disque trouve un écho conséquent en Mongolie, où leur nouveau répertoire est parfois repris à l’identique par les étudiants. Cette reprise a été inspirée du thème principal du documentaire Mongol Hordes : Storm from the East (1993).

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Cycle Mongolie des Ateliers d’ethnomusicologie – Le chant des steppes – Genève – avril 2015 :
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Biographie d’Amartüvshin Baasandorj

Naissance

1976, commune de Chandmani, province de Khovd. Ethnie Khalkh.

Parcours diphonique

Apprentissage du khöömii avec son père Baasandorj, son frère ainé Battömör et ses oncles Ganbold et Gereltsogt. Diphoneur professionnel de l’ensemble Egschiglen en Allemagne.

Pratique musicale

Cinq techniques de khöömii : kharkhiraa (khöömii profond), shakhaa khöömii (khöömii pressé), nariin khöömii (khöömii aiguë), khamryn khöömii (khöömii nasalisé), khosmoljin khöömii (khöömii combiné), luth tovshuur, vièle cheval morin khuur.

Particularité

Détenteur du khöömii de la lignée directe du maître Ganbold et de son frère Gereltsogt, il est reconnu par la finesse et l’élégance de sa technique.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Kyriakos Kalaitzidis & En Chordais, The Musical Voyages of Marco Polo (World Village, Harmonia Mundi, 2014).
  • Bishirtugei, ayuutugai (autoproduction, Ulaanbaatar, 2009).
  • Egschiglen, Gereg (HE 17, 2Heaven and Earth, 2007).
  • La route musicale de la Soie, The Musical Silk Road (AC10, Accords Croisés, 2004).
  • Egschiglen, Zazal (HE10, Heaven and Earth, 2004).
  • Egschiglen, Sounds of Mongolia (EUCD 1652, Arc Music, 2001).

Visiter le site du groupe :

www.albakultur.de/zeigeegschiglen.html

Chant de louange à Chingis Khaan

Composition de J. Mönkhbat, 1992 / kharkhiraa, vièle morin khuur / acc. par D. Mönkhnasan, cithare yatga.

Extrait du disque Black Horse, Ulaanbaatar : autoprod., 2001. Enr. au studio RITM. Avec l’aimable autorisation de J. Mönkhbat.

La pratique du khöömii n’est pas exclusive aux diphoneurs identifiés et reconnus comme tels. Dans leur entourage musical, de nombreux joueurs de morin khuur par exemple, ajoutent une corde à leur arc en utilisant le kharkhiraa ou la voix pressée pour chanter les chants de louanges. Si Mönkhbat est des leurs, il est surtout reconnu pour la qualité des magtaal qu’il compose, souvent repris et réarrangées par les diphoneurs qui ajoutent de longs passages en chant diphonique. Devenue un véritable tube dans le milieu du khöömii, cette louange à Gengis Khan en est un bon exemple. Il s’agit de la version originale, en duo avec sa femme, avec qui il a fondé l’ensemble Khar Mori – plus connu à l’étranger sous le nom de Black Horse. Selon Mönkhbat, ce qui importe dans l’exécution du magtaal est de conserver un timbre clair et d’articuler pour transmettre un texte compréhensible.

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Parcours musical

Fils du célèbre joueur de vièle et chanteur de louange Tserendorj, Mönkhbat baigne dans la musique traditionnelle depuis sa petite enfance. Originaire du Gobi, il apprend le tsokhilgon tovshuur. Dès 9 ans il pratique les chants de louanges de son père avec cet instrument et commence la vièle cheval. Il rentre à l’école de musique en 1985 et en sort diplômé en 1989. Entre 1991 et 1992, il participe au premier concours des chanteurs de louanges et d’éloges avec sa première composition, le chant de louange à Chingis Khaan. Il remporte le premier prix.
Il avait déjà entendu le kharkhiraa (khöömii profonod) du diphoneur Bayarbaatar au début des années 1990. Il décide de l’intégrer dans son magtaal. Il apprend ce style diphonique en écoutant et en reproduisant lui-même. Plus tard, il fonde l’ensemble Khar Mori (Black Horse) avec lequel il fait des tournées au Japon et en Hollande. Mönkhbat enseigne la vièle cheval à l’Université des arts et de la culture depuis 2006 à présent.

Pratique musicale

Vièle morin khuur, chant, magtaal, composition.

Particularité

Pratique le kharkhiraa pour chanter ses chants de louanges composés.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Black Horse (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2001).

Naadam mongol

Composition de N. Ganzorig, 2002 / Ganzorig Nergüi (1974, Khalkh, Züünkharaa, Selenge), khöömii, kharkhiraa, vièle morin khuur, percussions / acc. par M. Ganbold, morin khuur.

Extrait du disque Khuumei, magtaalchi, Ulaanbaatar : autoprod., 2009. Avec l’aimable autorisation de N. Ganzorig.

Ganzorig appartient à la 2ème génération d’autodidactes ayant appris en écoutant les enregistrements de Sundui (CD1-17 ; CD2-9), Ganbold (CD1-22, 23 ; CD2-9, 10) et d’autres à la radio et la télévision. Il compte aussi parmi les musiciens partis à la conquête de l’Europe, où il y séjourne longuement avec Altaï Khangai. L’ensemble se spécialise autour des arrangements et compositions de magtaal. Dans l’album Naadam sortit en 2006, Ganzorig apporte sa première création, Mongol Naadam, présenté ici dans une version réarrangée. Il emploie généralement de nombreux ornements diphoniques (trilles, battements) et son kharkhiraa peut descendre très bas. Les passages de khöömii servent d’ornementation à la louange et lui permettent de montrer la diversité de ses techniques. Il intègre le tambour chamanique, de plus en plus utilisé par les groupes actuels, suivant le modèle popularisé par les Touvas d’Huun Huur Tu. Cette association musicale est aussi identitaire, pour rappeler un pan de la culture mongole. Cela ne signifie pas pour autant que les diphoneurs soient chamanes ou pratiquent un chant chamanique, contrairement à ce que les étrangers pourraient imaginer.

Photo
Bonus vidéo du DVD du film « Maîtres de chant diphonique » de J.F. Castell (2010) :
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Concert intégral au Musée du quai Branly (12/01/2013)


Avec l’aimable autorisation du musée du quai Branly

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Cycle Mongolie des Ateliers d’ethnomusicologie – Le chant des steppes – Genève – avril 2015 :

Biographie de Ganzorig Nergui

Naissance

1974, commune de Züünkharaa, province de Selenge. Ethnie Khalkh.

Parcours diphonique

Autodidacte, il apprend le khöömii à partir de 15 ans en écoutant la radio et les enregistrements de certains maîtres, dont Sundui et Ganbold. Membre fondateur de l’ensemble Altaï-Khangaï avec qui il se produit dans le monde entier.

Pratique musicale

Plusieurs techniques du khöömii : uruulyn khöömii (khöömii de lèvres), bagalzuuryn khöömii (khöömii de gorge), khamryn khöömii (khöömii nasalisé), kharkhiraa (khöömii profond), luth tovshuur, vièle cheval morin khuur, flûte tsuur, guimbardes khulsan khuur (en bambou) et tömör khuur (en métal). Musicien professionnel.

Particularité

Tourné vers la composition des louanges magtaal, avec de nombreuses innovations apportées à la technique diphonique.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Ongod (Full Rhizome/Buda Musique, 2013).
  • Dörvön Berkh, Four Shagai Bones, Masters of Mongolian Overtone Singing (PAN 2100, Pan Records, Leiden, 2010).
  • Mongolie, Chants et Morin Khuur (C 560224, Ocora Radio France, Paris, 2009).
  • Naadam (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2006).
  • Melodious Tree (CD AKA09001 autoproduction, France, 2000).
  • Gone with the Wind. Songs of mongolian steppes (CD WTE CD002, Window to Europe, 1998).
  • Naariits Bülye. Let’s Dance. Mongolian khuuryn tatlaga (CD Pan 2061, Pan Records, Leiden, 1997).

Voir d’autres projets de Ganzorig :

Ma belle mère

Chanson composée par E. Choidog / isgeree khöömii (khöömii sifflé).

Intitulé My mother, extrait du disque Transmongolia. Throat singing from Mongolia, autoprod., 2004. Enr. et mixé par M. Fischer (Horos), Dresde, Allemagne. Avec l’aimable autorisation de Hosoo.

Hosoo apprend le khöömii aux côtés de son oncle maternel Sundui (CD1-17 ; CD2-9). Après avoir diphoné pour l’ensemble Tümen Ekh à la capitale, puis avec Egschiglen et Uyanga à la fin des années 1990 en Allemagne, il s’y installe et mène une carrière de soliste tout en fondant Transmongolia. Dans le style de sa lignée, il conserve la virtuosité de son aïeul avec un bourdon très en retrait, en allant chercher toujours plus haut dans la modulation harmonique. Minii saikhan eej est l’air d’une chanson très connue des Mongols. Hosoo profite ici des technologies de studio pour doubler son khöömii et donner un effet d’espace grâce à la réverbération.

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Pratique musicale

Khöömii, vièle morin khuur, luth tovshuur.

Particularité

Très haute tessiture harmonique.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Das Wesentliche, ensemble Transmongolia (CD autoproduction, Transmongolia Music Management, 2011).
  • Gesang des Himmels, ensemble Transmongolia (CD 020 505, Transmongolia Music Management, 2005).
  • Roaring Hooves best of vol. 1 (CD RH-CD001, Avinth Musik/Medienproduktion, Freiburg, 2005).
  • Transmongolia, « Throat singing from Mongolia », ensemble Transmongolia (CD, Horos, 2004).
  • Hosoo, Höömijn Domog, « Die Höömij-Legende » (CD, Hosoo/Roland Barkey, Hamburg, 2001).
  • Altai, « Throat singing from Altai-Mongolia » (CD 398 50402, Blue Flame Records, Stuttgart, 2000).
  • The traditional music of Mongolia, 1, ensemble Uyanga (CD UYA2/1198 LC 04457, Musikwerkstatt, 1998).
  • Egschiglen, Gobi (CD HE4, Heaven and Earth/Radio Bremen, 1997).

Visiter le site de Hosoo :

www.hosoo.de/index_en.php

En faisant entendre

Composition d’Altan Urag, 2009 / Oyuunbileg Pürevjal (1982, Khövsgöl), Chimedtogtokh Magsarjav (1982, Ulaanbaatar) / chant, kharkhiraa, morin khuur, bishgüür / acc. par B. Erdenebat, yoochin ; B. Bürentögs, morin khuur ; Sh. Gangaa, ikh khuur ; B. Bolortungalag, batterie.

Extrait du disque Blood, Ulaanbaatar : autoprod., 2009. Avec l’aimable autorisation d’Altan Urag.

Pionnier de l’ethno-rock en Mongolie, Altan Urag a subtilement accordé son goût pour le metal et la musique traditionnelle. La fusion fonctionne et se retrouve dans les rythmiques cavalières des vièles cheval électrifiées, saturées, laquées de noir et surmontées d’une tête d’Alien. Créé au collège de musique et de danse d’Ulaanbaatar, le groupe est d’abord l’objet de nombreuses critiques. Contrairement à la plupart des jeunes groupes qui s’exportent, en restant sur place Altan Urag parvient à créer son public. Les instruments étant électrifiés, le son devient puissant et leur audience s’élargie au niveau national et à l’étranger. Avec l’amplification, le khöömii devient rugissant. Les deux diphoneurs apprennent d’abord en autodidactes puis auprès d’Odsüren (CD1-12) en cours particuliers. Suite aux conseils de moines qui trouvaient leur technique proche de celle de la liturgie bouddhiste (umzad khooloi) – non sans rappeler le timbre du metal, les diphoneurs souhaitent utiliser la récitation des mantras. À partir du sutra Sonsgood, les couplets sont traduits en mongol et le refrain reste en tibétain. Le sens de cette chanson rappelle la question existentielle de la vie et de la mort.

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Pratique musicale

Les membres du groupe sont des collègues de la même classe issue du collège de musique et de danse d’Ulaanbaatar. La première création est conçue pour le concert de gala de fin d’année des étudiants. C’est à partir de là que le groupe est monté. Diplomés en 2001, le projet de création du groupe continue en 2002. Ils jouent traditionnel mais ils écoutent du rock. C’est là que la fusion opère vers un genre nouveau en Mongolie avec leur premier album autoproduit en 2004, Unaga töröv.

Particularité

L’apport du groupe dans la musique mongole est le fait d’avoir sonorisé les instruments traditionnels vers le rock et fondé l’ethno-rock. Recherche d’un khöömii puissant pour aller avec les insturments et le style du groupe. En militant pour rester en Mongolie alors que la plupart des groupes traditionnelles allaient jouer à l’étranger, les musiciens d’Altan Urag ont contribué à valoriser et améliorer la situation des musiciens traditionnels dans le pays.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Nation (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2010).
  • Mongol (CD, B.O. du film éponyme, autoproduction, Ulaanbaatar, 2010).
  • Once upon a time in Mongolia (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2010).
  • Blood (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2009).
  • Hypnotism (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2008).
  • Made in Altan Urag (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2006).
  • Unaga töröv, A foal’s been born (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2004).

Voir les clips d’Altan Urag sur leur chaîne Youtube :

La chaine Youtube d’Altan Urag

Mongol

Arr. de Khusugtun à partir d’une composition de V. Batzorig / Ariunbold Dashdorj (1976, Ulaanbaatar), Batzorig Vaanchig (1977, Bayankhongor) Chuluunbaatar Oyuungerel (1989, Ulaanbaatar), Ulambayar Khurelbaatar (1989, Ulaanbaatar), Adiyaadorj Gombosüren (1981, Ulaanbaatar) / chant, kharkhiraa, shakhaa (voix pressée), isgeree khöömii (khöömii sifflé), ikh khuur, morin khuur, dombra, djembé / acc. par Ch. Amarbayasgalan, yatga.

Extrait du disque Khusugtun. Ethnic‑ballad group, Ulaanbaatar : autoprod., 2009. Enr. et mixé par M. Birvaa, B. Erdenelkhagva et Ts. Ganbold. Avec l’aimable autorisation de Khusugtun.

Batzorig apprend le khöömii avec S. Zulsar (1973-2010), Chuluunbaatar en autodidacte est influencé par Batzorig, tandis que Ariunbold, Adiyaadorj et Ulambayar suivent Odsüren (CD1-12) à l’occasion de cours privés. Réunis d’abord au sein de l’Ensemble académique national de musique et de danse, ces musiciens explorent le khöömii en polyphonie. Après leur association en 2009, apparaissent de nombreux groupes dans toute la Mongolie et jusqu’en Mongolie-Intérieure, jouant presque à l’identique. Cette pièce composée par Batzorig est l’une des premières créations de Khusugtun, jouée pour le Festival international de khöömii d’Ulaanbaatar en 2009. Ayant remporté le grand prix, c’était une occasion importante pour montrer leur niveau en tant que musiciens professionnels fonctionnaires. Khusugtun a fait le choix du djembé – emblématique de la World Music – pour créer des morceaux qui attirent les jeunes, afin que cette génération s’intéresse à la musique traditionnelle. Le groupe appelle son style « ballade ethnique », et le caractérise par des airs doux et mélodieux destinés à purifier les gens du stress ambiant du XXIe siècle. Ce qui leur importe est de pouvoir être écouté en imaginant le paysage, la beauté de la nature et de se libérer des soucis quotidiens.

Photo
Khusugtun – Хөсөгтөн “12 Jil – 12 жил” / An Anthology of Mongolian Khöömii – Монгол Хөөмийн Сонгомол :
Khusugtun – Хөсөгтөн “Chingis Khaany magtaal” / An Anthology of Mongolian Khöömii :

Pratique musicale

Ganbold, le metteur en scène de l’ensemble académique national de musque et de danse suggère à Ariunbold de créer un groupe. Ce dernier y réfléchit et pense au projet de Khusugtun. Mais l’idée de polyohonie diphonique avait déjà germée en lui entre 1998 et 1999. Il choisit ses musiciens et c’est l’occasion pour lui d’expérimenter cette idée avec eux. L’idée lui vient en 2008 et le groupe est créé officiellement en mars 2009. Les musiciens, étant passé par des écoles de musique, ont tous eu un parcours en chorale. Avec un profil professionnels et des connaissances théoriques en communs, la composition ou les arrangements de leurs morceaux se font autour d’un piano. Les timbres diphoniques sont spécifiques à chacun : Chulunbaatar est dans le registre le plus aigu, Batzorig dans le plus grave, Adiyadorj et les autres sont dans les médiums.

Particularité

Polyphonie diphonique et un répertoire entièrement dédié au khöömii.

Discographie

  • Une Anthologie du khöömii mongol (Routes Nomades/Buda Musique, 2016)
  • Khusugtun. Ethnic-Ballad Group (CD autoproduction, Ulaanbaatar, 2009).

Visiter le site du groupe :

khusugtun-group.com