Musiciens

Ariunbold Dashdorj : chant / khöömii / grande vièle cheval ikh khuur / guitare
Batzorig Vaanchig : chant / khöömii / vièle cheval morin khuur
Amarbayasgalan Chovjoo : chœur / cithare yatga
Chuluunbaatar Oyungerel : chant / khöömii / vièle cheval morin khuur
Ulambayar Khurelbaatar : chant / khöömii / luth dombra
Adiyadorj Gombosuren : chant / khöömii / flûte et percussions

Si Khusugtun était une image, ce serait des pétroglyphes… Si c’était un élément naturel, ce serait une rivière. Si c’était un personnage, ce serait Jangar, le héros de l’épopée éponyme.

En mongol « khusug » désigne un chariot sur lequel on posait autrefois les yourtes pour nomadiser. Khusugtun signifierait « le peuple des chariots ». Intimement lié à leur culture nomade, ce terme est synonyme de « nomades » pour ces musiciens qui tournent à l’international depuis dix ans. Ce nom a été choisi par rapport à leur envie de nomadiser avec leur musique, à l’image de leurs ancêtres qui parcouraient le monde. Le groupe, officiellement créé en mars 2009, n’avait jusqu’ici qu’un seul album autoproduit à son actif : Khusugtun. Ethnic-Ballad Group (Oulan-Bator, 2009).

La particularité de Khusugtun réside dans l’usage de la polyphonie vocale réalisée à partir du khöömii et divers chants de gorge, ainsi qu’un répertoire presque entièrement dédié au chant diphonique mongol (khöömii). Spécifiques à chacun, les timbres diphoniques se complètent à merveille : Chulunbaatar est dans le registre le plus aigu (isgeree khöömiikhöömii sifflé), Ariunbold, Adiyadorj et Ulambayar sont dans les médiums, Batzorig dans le plus grave (kharkhiraakhöömii profond). Amarbayasgalan n’est pas diphoneuse, mais sa douce voix féminine apporte une légèreté au spectre rempli des cinq autres, créant le nécessaire équilibre.

Le groupe s’accompagne des vièles cheval (morin khuur), de leur version contrebasse (ikh khuur), du luth tovshuur, luth dombra, guitare, violoncelle, et cithare yatga. On trouve aussi des instruments à jeu diphonique, telles les guimbardes en métal (tömör khuur) et en bambou (khulsan khuur) ainsi que l’arc musical (numan khuur). Cet instrument était tombé dans l’oubli et Khusugtun le remet ici au goût du jour. Khusugtun a fait le choix du djembé pour la percussion – instrument emblématique de la World Music – pour créer des morceaux qui attirent les jeunes, afin que cette génération s’intéresse à la musique traditionnelle.

Leur répertoire se compose de formes traditionnelles, comme les chants de louanges (magtaal), les chants courts (bogino duu), ou des compositions inspirées de la tradition, et des pièces instrumentales solistes (tatlaga) pour accompagner la danse bii biyelgee.
Après leur association en 2009, de nombreux groupes sont apparus dans toute la Mongolie et jusqu’en Mongolie-Intérieure en Chine, jouant des musiques traditionnelles arrangées presque à l’identique. Après avoir été révélé par le Festival International de Khöömii d’Oulan-Bator en 2009, BBC Proms en 2011, Rainforest Music Festival en 2012, et classé 2e au Asia’s Got Talent en 2015, Khusugtun a désormais une renommée internationale. Il est devenu aussi l’une des influences du groupe-phénomène The Hu.

Dès ses débuts le groupe caractérisait son style par des airs mélodieux destinés à purifier les gens du stress ambiant du XXIe siècle. Ce qui leur importe est qu’on les écoute en imaginant le paysage, la beauté de la nature, pour se libérer des soucis quotidiens. Grâce à un niveau d’interprétation hors pair, leur puissante musique remplie de grands espaces nous fait du bien.

Discographie